Le ministre de la défense frappe fort dès sa prise de fonction

Général Christopher Gwabin Musa / Ministre de la Défense du Nigeria

Fraîchement désigné ministre de la Défense par le président Bola Ahmed Tinubu, après la démission de son prédécesseur Mohammed Badaru Abubakar officiellement pour raisons de santé, le Général Christopher Gwabin Musa n’est pas là pour plaisanter. À peine installé, il a fixé une ligne de conduite sans ambiguïté : la fermeté totale face aux terroristes et aux ravisseurs qui menacent la stabilité du Nigeria.

Une doctrine claire : aucune négociation possible

Devant le Sénat, Christopher Musa a tenu un discours direct, qu’il a formulé ainsi :

« Il n’y a aucune négociation avec quelque criminel que ce soit, et cela doit être très clairement établi. »

Pour le général, dialoguer ou chercher un compromis avec des groupes armés ne fait que renforcer leur capacité d’action.

Il estime que ces discussions leur permettent de gagner du temps, de mobiliser des fonds, de recruter et de préparer de nouvelles offensives.

Sa doctrine repose sur un principe simple, on ne négocie pas avec ceux qui attaquent la République.

Une directive choc aux troupes : la riposte immédiate

Dans un autre message adressé directement aux soldats, Christopher Musa a donné des instructions d’une rare fermeté.

Traduction de sa déclaration :

« Tirez à vue. N’attendez pas d’ordres. Fiez-vous à votre instinct. Si quelqu’un vous dit d’attendre des ordres, c’est un lâche et un menteur. Vous connaissez votre ennemi. Tirez. »

Cette consigne radicale reflète la volonté du nouveau ministre de mettre fin à l’hésitation sur le terrain et d’imposer une posture offensive contre les groupes armés.

Pour Musa, la survie des troupes et des populations exige une réaction immédiate face aux menaces identifiées.

Mettre fin aux rançons et traquer les financements criminels

Musa a également rejeté toute idée de paiement de rançon, expliquant que ces pratiques entretiennent directement l’économie criminelle.

Il a ajouté que le Nigeria dispose des outils financiers nécessaires pour suivre les mouvements d’argent suspects, à condition de renforcer les mécanismes de contrôle.

Pour cela, il propose une base de données nationale intégrée, reliant identité, banques et services de sécurité, afin de couper les sources de financement des groupes armés.

Dépasser la réponse militaire classique

Bien qu’il soit un militaire chevronné, le Général Musa reconnaît que la guerre contre l’insécurité ne se gagne pas uniquement sur le terrain.

Il a affirmé : « La force militaire seule ne suffit pas pour gagner cette guerre. »

Il évoque les causes profondes qui alimentent le terrorisme : pauvreté, manque d’éducation, corruption locale, mauvaise gouvernance, absence de services publics dans certaines zones.

Pour lui, gouverneurs d’État, autorités locales, leaders communautaires et institutions civiles doivent travailler ensemble pour bâtir une réponse globale.

Réformer la justice pour casser l’impunité

Le nouveau ministre a aussi critiqué la lenteur de la justice nigériane, qu’il juge incompatible avec la lutte contre les enlèvements et le terrorisme.

Il appelle à la création de tribunaux spéciaux, capables de juger rapidement et fermement les suspects.

Une justice lente, selon lui, décourage les forces engagées sur le terrain et donne l’avantage aux criminels.

Une mobilisation nationale exigée

Pour Christopher Musa, la sécurité du Nigeria est l’affaire de tous. Il appelle à une mobilisation totale des forces de sécurité, administrations locales, communautés, services de renseignement et gouvernement fédéral.

Cette vision marque un tournant majeur. La sécurité n’est plus considérée comme un dossier purement militaire, mais comme un enjeu national collectif, impliquant chaque acteur de la société.

Avec sa doctrine de fer, ses déclarations sans filtre et sa volonté de rompre avec les pratiques antérieures, Christopher Gwabin Musa s’affirme déjà comme l’un des acteurs les plus déterminés de la nouvelle architecture sécuritaire voulue par Bola Ahmed Tinubu.