Le pasteur Marcello Tunasi interdit l'alcool aux chrétiens

Pasteur Marcello Tunasi

La polémique enfle autour du pasteur Marcello Tunasi après une déclaration jugée radicale sur la consommation et le commerce de l’alcool par les chrétiens.

Ses propos, tenus en pleine prédication, ont immédiatement déclenché un torrent de réactions.

Des soutiens fervents aux critiques les plus virulentes, dont celle du journaliste José Ipashi, qui n’a pas mâché ses mots.

Un message tranché en pleine prédication

Face à son assemblée, Marcello Tunasi martèle :

« Un chrétien ne vend pas l'alcool, un chrétien ne vend pas l'alcool, un chrétien ne vend pas l'alcool ! Donne-moi un Amen… »

Il poursuit en appelant les croyants à refuser tout emploi lié à la fabrication ou à la distribution d’alcool, conseillant même d’exiger un transfert vers la branche « sucrée » si l’entreprise produit également des sodas.

« Si tu travailles là où on fait l’alcool et le sucré, dis qu’on t’envoie au sucré. Comment je peux travailler là où on fait l’alcool ? Non ! S’il y a deux branches — Coca, Fanta et tout — mettez-moi même là-bas. »

Une position ferme qui se veut doctrinale, mais qui suscite de nombreuses interrogations sur son impact social dans un pays où l’industrie des boissons alcoolisées fait vivre des milliers de personnes.

Un débat biblique relancé : contradiction ou interprétation ?

Cette déclaration réveille aussi une question théologique essentielle.

Comment interdire tout lien entre chrétien et alcool alors que le premier miracle de Jésus-Christ fut de transformer l’eau en vin lors des noces de Cana ?

Ce passage, l’un des plus célèbres de l’Évangile, est souvent interprété comme un signe que le vin, symbole de joie, d’alliance et de célébration, n’est pas condamné en soi par la Bible, mais que c’est l’excès qui est proscrit.

Pour de nombreux fidèles, la position de Marcello Tunasi apparaît donc en décalage avec ce fondement scripturaire, accentuant la controverse autour de son enseignement.

José Ipashi allume la mèche

La déclaration a fait réagir jusqu’aux milieux médiatiques. Le journaliste José Ipashi a signé l’une des sorties les plus dures :

« Le pasteur Marcello Tunasi ira en enfer pour avoir voulu falsifier la Bible en interdisant les chrétiens de consommer l’alcool. »

Une charge directe, brutale, qui relance un vieux débat : la Bible interdit-elle réellement l’alcool ou appelle-t-elle plutôt à la modération ?

Cette prise de position radicale d’Ipashi frappe l’opinion, certains y voyant un courage nécessaire, d’autres un excès qui enflamme inutilement les tensions autour d’une question théologique sensible.

Une déclaration au timing explosif

Cette polémique ne survient pas en terrain neutre. Marcello Tunasi fait déjà face à une forte pression médiatique, notamment depuis le décès de son épouse Blanche et les tensions ouvertes avec la famille Kandolo.

Dans ce contexte, chaque parole prononcée par le pasteur est disséquée, analysée, et rapidement amplifiée.

Son sermon sur l’alcool, pourtant classique dans certaines doctrines évangéliques, devient alors une étincelle dans un champ déjà inflammable.

Une communauté divisée entre doctrine et réalité sociale

Les partisans saluent un message de rectitude morale, affirmant que le pasteur ne fait que rappeler les exigences spirituelles d’une vie consacrée.

Ses critiques dénoncent une position déconnectée du marché du travail congolais et dangereuse pour les citoyens qui n’ont pas d’alternative professionnelle.

Les neutres y voient une interprétation excessive des textes, surtout à la lumière de l’accusation de « falsification de la Bible » lancée par José Ipashi.

Au-delà du débat religieux, la question touche au quotidien des Congolais : peut-on réellement condamner un croyant parce qu’il vit d’un commerce ou d’un emploi lié à l’alcool ?

Une nouvelle tempête autour d’un leader spirituel controversé

Déjà scruté pour ses choix personnels et les zones d’ombre qui entourent la disparition de sa défunte épouse, Marcello Tunasi se retrouve une fois de plus au centre d’une agitation médiatique.

Sa parole, puissante auprès de milliers de fidèles, reste aussi source de fractures dans l’opinion publique.

Que l’on partage sa vision ou non, une chose est sûre, chaque déclaration du pasteur devient désormais un phénomène national et celui-ci pourrait bien alimenter le débat théologique et social pour longtemps.