Mali : arrêté pour avoir douté du "putsch à 5 milliards" d'Ibrahim Traoré

Général Assimi Goïta / Capitaine Ibrahim Traoré

Au Mali, c'est une affaire qui défraie la chronique. Le 13 novembre, Issa Kaou N'Djim, figure de l'opposition au Mali et ancien proche du régime militaire malien, a été interpellé à Bamako.

Son arrestation fait suite à une intervention controversée sur Joliba TV News, où il a émis des propos critiques envers les autorités burkinabè.

Les autorités du Burkina Faso, réagissant fermement, auraient exercé des pressions pour obtenir cette arrestation, en raison de commentaires de N'Djim qualifiant une récente tentative de déstabilisation au Burkina de "mise en scène".

Une déclaration qui fait vague

Lors de son passage sur la chaîne Joliba TV News, N'Djim a évoqué la récente arrestation d’un homme accusé de tentative de coup d'État au Burkina Faso.

Issa Kaou N'Djim / Opposant malien

En affirmant que cette affaire pourrait être orchestrée, ses propos ont immédiatement suscité la colère des autorités burkinabè.

Considérant ces accusations comme une menace à l'intégrité de leur régime, les autorités du Burkina auraient rapidement demandé des comptes, menant à l’arrestation de l'opposant.

Un contexte de répression des médias et des voix dissidentes

Cette arrestation s’inscrit dans un climat où les autorités militaires du Mali et du Burkina Faso, toutes deux arrivées au pouvoir par des coups d'État entre 2020 et 2022, durcissent leur position face aux critiques.

Les deux pays ont suspendu plusieurs médias internationaux et renforcé leur contrôle sur l’information, particulièrement lorsque celle-ci provient de voix dissidentes.

Cet environnement de répression médiatique s’étend également au Niger, pays dirigé depuis juillet 2023 par un régime militaire.

Ensemble, les trois nations forment désormais l'Alliance des États du Sahel, un bloc politique visant à unir leurs efforts dans une région marquée par l'instabilité et les tensions internes.

N'Djim : d'un allié à un critique franc

Ancien soutien du colonel Assimi Goïta, N'Djim s'était progressivement distancié du régime militaire malien ces derniers mois.

En se montrant critique envers la gestion des autorités militaires au Burkina Faso, il a pris une position risquée, faisant de lui une cible pour les régimes voisins sensibles aux critiques.

Cette arrestation est un signal fort adressé aux opposants politiques et aux journalistes dans la région du Sahel, où les gouvernements militaires resserrent leur emprise.

L'alliance entre le Mali, le Burkina Faso et le Niger illustre cette volonté commune de ne pas tolérer les dissensions internes ni les critiques qui pourraient affaiblir leurs régimes.