Le 22 juin 2024, le président de la transition malienne, Assimi Goïta, a effectué une visite à Sikasso, où il a tenu un discours poignant devant une foule enthousiaste. Dans son intervention, le président a abordé plusieurs thèmes cruciaux pour l'avenir du Mali, insistant sur l'importance de la détermination, de la lutte pour la souveraineté et de la solidarité nationale face aux multiples défis auxquels le pays est confronté.
Un engagement Inébranlable
Assimi Goïta a commencé son discours par une déclaration ferme sur la détermination de son gouvernement à poursuivre le chemin de la transition sans revenir en arrière.
"Quelle que soit la difficulté que nous allons rencontrer, nous n’allons jamais reculer. Le chemin que nous avons pris est un chemin de non-retour, inshallah, si Dieu le veut. Il n’est pas question de revenir en arrière".
Pour lui, cette transition représente les aspirations du peuple malien qui, après des décennies de souffrance, voit enfin ses souhaits se réaliser.
Le poids de l'histoire
Le président a rappelé les souffrances historiques du Mali, notamment l'esclavage et l'exploitation coloniale.
Il a accusé une puissance étrangère, sans la nommer directement mais implicitement la France, d'avoir pillé les richesses du pays et affamé son peuple pendant soixante ans.
"Nous nous sommes levés pour mettre fin à un certain nombre de choses, notamment arrêter l’exploitation par un pays qui buvait notre sang et pillait nos richesses".
Pour Goïta, cette prise de position est essentielle pour libérer le Mali de ses chaînes historiques et construire un avenir meilleur.
La nécessité de la fermeté
Reconnaissant que tout changement nécessite des sacrifices, Goïta a souligné l'importance d'agir avec fermeté pour atteindre les objectifs de la transition.
"Pour qu’il y ait changement, il y a forcément de la souffrance, et il faut que quelqu’un accepte de porter cette souffrance. Nous préférons mourir pour libérer notre peuple".
Il a exhorté le peuple malien à s'unir dans cette lutte, car "si nous refusons de mener cette lutte, si nous refusons de dire cette vérité, tant pis pour nous. Dieu même nous en voudra."
Trois formes de terrorisme
Le président a identifié trois types de terrorisme auxquels le Mali fait face actuellement.
D'abord, le terrorisme armé, qu'il a affirmé que le pays est en train de juguler, remerciant Dieu pour les progrès accomplis.
Ensuite, le terrorisme médiatique, caractérisé par des campagnes de désinformation et des fake news visant à déstabiliser le pays et provoquer des révoltes. "Dieu merci, le peuple a compris cela", a-t-il ajouté.
Enfin, le terrorisme économique, avec des accusations portées contre des puissances impérialistes cherchant à créer des troubles économiques pour saper les efforts de la transition.
Il a mentionné des exemples concrets, comme la fabrication de faux billets de CFA pour déstabiliser l'économie malienne. "Grâce à notre vigilance, nous avons pu les appréhender", a-t-il précisé.
Les relations avec la Cédéao et le blocus économique
Dans son discours, Goïta a également abordé les relations tendues avec la Cédéao, accusant l'organisation d'avoir entraîné des pratiques économiques punitives visant à déstabiliser le Mali.
Il a révélé que le Mali avait choisi d'utiliser le port de Conakry pour contourner les sanctions économiques, mais que cette décision avait entraîné des pénalités financières élevées imposées par les ennemis du Mali.
"Lors du conflit avec la Cédéao, on avait opté pour la Guinée pour assumer notre souveraineté nationale retrouvée depuis près de 4 ans face au terrorisme économique".
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