C'est une information qui participe du dégel de la tension politique. Après plusieurs mois de détention, onze opposants politiques maliens arrêtés en juin 2024 ont été libérés provisoirement ce jeudi 5 décembre. Une décision qui relance les débats sur la gestion du pouvoir par la junte militaire en place depuis 2020.
Libération sans contraintes judiciaires
Les autorités judiciaires maliennes ont ordonné la mise en liberté provisoire de onze personnalités politiques majeures, dont d'anciens ministres et chefs de partis.
Ces opposants avaient été arrêtés lors d’une réunion privée en juin 2024, alors que toute activité politique était interdite depuis avril par le gouvernement militaire.
Selon des sources judiciaires, cette libération s’est faite sans restrictions de déplacements ni surveillance judiciaire.
L’un des concernés a confié sous anonymat : « Nous sommes rentrés chez nous, libres pour le moment. »
Accusations de complot contre l’État
Les détenus faisaient partie d’une coalition politique ayant exigé le 31 mars 2024 un retour au pouvoir civil.
Ils dénonçaient un « vide institutionnel » et réclamaient des élections présidentielles après l'expiration du délai de transition militaire.
Ces revendications avaient provoqué la colère de la junte, qui avait reporté le scrutin présidentiel initialement prévu pour février 2024 à une date indéterminée.
Pour les autorités, les opposants préparaient un complot visant à déstabiliser le régime militaire.
Contexte politique tendu
Depuis son accession au pouvoir, la junte dirigée par le colonel Assimi Goïta exerce un contrôle sévère sur la vie politique.
Les critiques publiques sont devenues rares, étouffées au nom de l’unité nationale face aux défis sécuritaires persistants.
Le Mali traverse depuis 2012 une crise multidimensionnelle combinant insécurité djihadiste et difficultés économiques. Dans ce climat fragile, le régime militaire cherche à asseoir son autorité tout en muselant les voix dissidentes.
Quelles perspectives pour le Mali ?
Si cette libération constitue un soulagement pour les familles des opposants, elle n'efface pas les incertitudes concernant le futur politique du pays.
Aucune date électorale n’a encore été fixée, et la pression ne cesse d’augmenter pour un retour rapide à un pouvoir civil.
En attendant, la société malienne reste divisée entre partisans de la junte, qui louent sa fermeté face aux menaces sécuritaires, et défenseurs de la démocratie, qui appellent à une transition politique claire et transparente.
Comentários