
C’est un pas de plus qui vient d’être franchi entre le Niger et la France. Paris a annoncé la fermeture de son ambassade à Niamey, tellement les relations entre les deux pays sont exécrables depuis le coup d’Etat du 26 juillet 2023.
A la base de ce bras de fer, la position du président Emmanuel Macron qui a durement critiqué les militaires et apporté tout son soutien à Mohamed Bazoum, renversé par le Général Abdourahamane Tiani, qui dirigeait la garde présidentielle.
De source diplomatique, en l’état, il est simplement impossible qu’une représentation française puisse fonctionner dans le pays et assurer la mission à elle dévolue. Raison pour laquelle Paris s’est résolu à cette décision plutôt rare.
C’est aussi la preuve d’un durcissement des rapports entre les deux pays. L’ambassade de France, faut-il le rappeler avait été attaqué quelques jours après le putsch du 26 juillet. Les autorités militaires avaient aussi exigé et obtenu le départ non sans mal de l’ambassadeur français.
Paris s’était en effet opposé au départ de son ambassadeur Sylvain Itté, avant de se résoudre à le rappeler fin septembre 2023. Le personnel local de l’ambassade va donc être indemnisée puis licencié.
Une décision qui intervient dans la foulée de l’annonce du départ des derniers soldats français encore présents sur le sol nigérien.
Position étonnante de la France ?
Une position de la France assez surprenante pendant que la plupart des pays de la sous-région ainsi que l’ONU prônent désormais un dialogue avec les autorités militaires en place à Niamey.
Une position partagée par les Etats-Unis qui ont transmis leurs lettres de créance aux autorités nigériennes, preuve de leur désir de continuer et de renforcer la coopération entre les deux nations.
C’est aussi le cas du Togo qui depuis le début, prône le dialogue avec la junte au pouvoir. Une position récemment rejointe par le Bénin, qui à travers son président, souhaite une rapide reprise des relations avec Niamey.
Une démarche qui fait suite à la décision de la CEDEAO de mandater un collège de chefs d’Etat dont celui béninois, dans le but de discuter avec la junte et avancer sur des questions essentielles comme la durée de la transition ou encore la libération de l’ancien président Mohamed Bazoum.
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