
Les relations entre le Bénin et le Niger se tendent davantage à la suite des graves accusations formulées par le Général Abdourahamane Tiani, Président de la Transition au Niger. Ce dernier a affirmé que des activités de formation terroriste seraient menées depuis le territoire béninois, impliquant les forces spéciales françaises basées à Porga. Une accusation que le Bénin rejette avec force, qualifiant ces propos d’« absurdes » et de « grotesques ».
Les accusations de Tiani
Lors d’une déclaration récente, le Général Abdourahamane Tiani a accusé le Bénin de servir de base arrière pour les groupes terroristes opérant dans la région. Il a déclaré :
"Il y a des centres d'instruction des terroristes dans un pays de l'Afrique centrale, il y a des centres d'instruction des terroristes au sein de W côté Bénin par les forces spéciales françaises qui sont à Porga. Vous marchez 315 degrés sur 2 kilomètres. Tout au plus, vous tomberez sur leur position à partir de Porga, que ce soit dans le Pendjari. Et les autorités du Nigeria sont au courant."
Ces propos ont rapidement suscité des réactions outrées du côté béninois, où ces accusations sont perçues comme des tentatives de désinformation visant à détourner l’attention des véritables défis sécuritaires du Niger.
La réponse cinglante du gouvernement
Le secrétaire général adjoint, porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbedji, a livré une réplique particulièrement mordante, qualifiant les déclarations du président nigérien de « farfelues ».
Il a dénoncé une accumulation de propos infondés et a invité les Nigériens, et le public en général, à exercer leur esprit critique.
"Les accusations farfelues contre notre pays faisant état de ce qu'il serait une arrière-base pour la formation et le déploiement des terroristes. Et d'ailleurs, la dernière en date, on a entendu encore des autorités nigériennes postuler qu'il y aurait eu une réunion autour du lac Tchad à laquelle le Bénin aurait été présent avec le Nigeria, avec la France. Vous voyez, tout cela est proprement rigolo."
Sur un ton sarcastique, Houngbedji a même suggéré aux producteurs de films et plateformes de streaming d’embaucher les auteurs de ces accusations dans leurs prochains projets :
"Je crois que les plateformes de streaming et les producteurs de cinéma, s'ils ont envie dans leur prochain casting de trouver de bons acteurs, je crois qu'ils peuvent explorer cette piste-là."
Des accusations géographiquement erronées
L’une des accusations les plus précises, avancées par Niamey, mentionne des coordonnées géographiques censées désigner des bases terroristes sur le territoire béninois.
Wilfried Léandre Houngbedji a démonté cet argument avec rigueur, appelant tous ceux qui le désirent, à vérifier les données avancées.
"Il y a quelques temps, toujours venant du Niger, quelqu'un a parlé et a donné même des coordonnées du lieu qui serait au Bénin. Allumons nos cerveaux. Prenez, réécoutez ce responsable nigérien, prenez les coordonnées qu'il a données, et si vous n'êtes pas capables vous-même, demandez à quelqu'un qui s'y connaît de projeter. Vous verrez que ça tombe hors du Bénin, c'est même pas sur notre territoire. Donc ces personnes ne savent pas de quoi elles parlent."
Pour appuyer son point, il a ajouté :
"Prenez Google Maps, prenez n'importe quelle plateforme dédiée et projetez ces coordonnées, ça tombe nulle part au Bénin. Donc ce n'est pas nous. On ne parle pas de nous, on ne parle pas de notre Bénin."
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