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Niger : après des mois d'impayés; Tiani face à une grève illimitée

Abdourahamane Tiani Président du Niger © Image d'archives
Abdourahamane Tiani Président du Niger © Image d'archives

Le système éducatif nigérien traverse l’une de ses crises les plus graves de ces dernières années.


Depuis le 17 décembre 2025, les syndicats de l’enseignement ont officiellement suspendu toutes les activités académiques sur l’ensemble du territoire national.


Deux jours plus tard, le 19 décembre 2025, les appelés du Service Civique National ont à leur tour lancé un mot d’ordre de grève illimitée, élargissant ainsi la contestation et accentuant la paralysie du secteur.


Cette convergence des mouvements sociaux met l’école nigérienne sous une pression inédite.


Suspension totale des cours décidée par les syndicats de l’enseignement


Dans un communiqué adressé à la Ministre de l’Éducation nationale et au Ministre de l’Enseignement technique et professionnel, la Coalition des syndicats de l’éducation et de la formation professionnelle, regroupant notamment le BEN SYNACES et le BEN UECN, a annoncé la suspension immédiate de toutes les activités académiques à compter du 17 décembre 2025.


Les syndicats fondent leur décision sur plusieurs constats majeurs. Ils dénoncent le retard prolongé dans le recrutement à la fonction publique des enseignants contractuels, pourtant annoncé à plusieurs reprises.


Ils évoquent également une situation de précarité extrême, marquée par des pécule impayés sur plusieurs mois consécutifs (août, septembre, octobre et novembre).


Les responsables syndicaux parlent ouvertement de violation de leurs droits fondamentaux et d’atteinte à la dignité des enseignants contractuels.


Face à ce qu’ils qualifient de dilatoire administratif, la synergie UECN–SYNACES conditionne la reprise des cours au lancement effectif du recrutement des enseignants contractuels à la fonction publique.


Les appelés du service civique entrent à leur tour en grève illimitée


Le mouvement a pris une nouvelle dimension le 19 décembre 2025, avec l’entrée en scène de la Coordination Nationale des Appelés du Service Civique National (CASCN).


Dans un communiqué officiel signé par son Secrétaire général national, Jibril Baillet, la CASCN a décrété un mot d’ordre illimité de grève.


La coordination justifie sa décision par plusieurs éléments :le non-paiement récurrent des pécules, la réaction jugée silencieuse des autorités face à un ultimatum lancé en novembre, mais aussi la suspension des activités académiques, qui, selon la CASCN, expose les civiquards à une charge de travail accrue sans rémunération.


À cela s’ajoute la situation des anciens appelés ayant achevé leur service civique et se retrouvant, selon le communiqué, sans emploi et sans rappel des mois impayés.


Des revendications claires et structurées


Les appelés du service civique exigent notamment : le recrutement à la fonction publique, droit reconnu par la Charte de la Refondation, ou à défaut un contrat après le service civique.


A cette exigence s'ajoutent le paiement immédiat des pécules dus, aligné sur le calendrier des fonctionnaires, l’ouverture de recrutements ou de concours dans plusieurs ministères stratégiques.


Ils attendent aussi l’attribution effective des codes et permutations, la décentralisation et l’accélération de la remise des attestations de fin de service ainsi que le rappel des mois impayés pour les appelés ayant déjà terminé leur engagement.


La CASCN appelle ses militants à suivre strictement ce mot d’ordre, qu’elle présente comme une action menée dans « l’intérêt général ».


Un système éducatif paralysé, des risques majeurs


Avec la suspension des cours par les enseignants et la grève illimitée des civiquards, le secteur éducatif nigérien est aujourd’hui à l’arrêt.


Les conséquences potentielles sont lourdes : interruption prolongée des apprentissages, perturbation des examens, risque réel d’année scolaire compromise, et montée des tensions sociales entre parents, élèves et autorités.


Cette situation intervient dans un contexte où l’éducation est déjà fragilisée par les défis sécuritaires, économiques et logistiques.


Une urgence politique pour la junte et le gouvernement


Face à cette crise multidimensionnelle, la pression s’accentue désormais sur la junte militaire dirigée par le Général Abdourahamane Tiani ainsi que sur le gouvernement du Premier ministre Ali Lamine Zeine.


La paralysie prolongée de l’école nationale met en jeu non seulement l’avenir de milliers d’élèves, mais aussi la crédibilité de l’État dans sa capacité à honorer ses engagements sociaux les plus élémentaires.


Dans un contexte de refondation politique revendiquée, l’incapacité à régler durablement les questions de salaires impayés, de recrutement et de statut des travailleurs de l’éducation risque d’élargir le fossé entre les autorités et une frange essentielle de la population active.


L’éducation, pilier stratégique de la souveraineté nationale, apparaît aujourd’hui comme un point de fragilité majeur.


Des solutions attendues, au-delà des annonces


Les syndicats et les civiquards attendent désormais des actes concrets, et non de simples déclarations.


La situation exige des mesures urgentes, notamment un calendrier clair de paiement des arriérés, un mécanisme transparent de recrutement à la fonction publique, ainsi qu’un cadre durable de sécurisation des droits des enseignants et des appelés du service civique.


Sans réponses rapides et adaptées, le risque est grand de voir la crise éducative se transformer en crise sociale plus large, susceptible d’affecter la stabilité du pays.


Pour la junte comme pour le gouvernement de transition, l’école nigérienne est désormais un test politique majeur, révélateur de leur capacité à gouverner dans l’intérêt général.


Dialogue attendu, responsabilité engagée


Les syndicats comme la CASCN affirment rester ouverts au dialogue, mais conditionnent toute reprise à des engagements vérifiables et appliqués.


À défaut, la grève illimitée pourrait s’installer durablement, avec des conséquences lourdes pour l’année scolaire et la cohésion sociale.


Plus que jamais, l’éducation nigérienne se retrouve au cœur d’un bras de fer décisif, où chaque jour sans solution renforce l’urgence d’une réponse politique forte, responsable et crédible.


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