La région de Tahoua, au Niger, a été le théâtre d'une attaque d’une rare intensité ce samedi 1ᵉʳ février. À Eknewane, près de la frontière malienne, un poste avancé des Forces de défense et de sécurité (FDS) a été pris pour cible par des combattants de l'État Islamique dans le Grand Sahara (EIGS). Cette embuscade, d’une violence inouïe, a surpris les soldats nigériens et infligé des pertes dévastatrices.
Un assaut meurtrier et une riposte difficile
L’attaque a débuté tôt dans la matinée, alors que les militaires en poste à Eknewane ont été encerclés par des assaillants lourdement armés.
Selon plusieurs sources, l’affrontement a été d’une intensité extrême, laissant peu de chance aux soldats nigériens de se réorganiser face à la déferlante jihadiste.
Le bilan, bien que non encore confirmé par les autorités, fait état de 46 soldats tués, plusieurs autres portés disparus et 12 prisonniers présumés, dont certains ont réussi à s’enfuir à pied avant d’être secourus.
Les assaillants ont également saisi une importante quantité de matériel militaire, emportant neuf des 16 véhicules présents sur la base, ainsi que des armes et des munitions.
Une région sous haute tension
Ce n’est pas la première fois qu'Eknewane est frappé. Le 18 septembre 2024, ce même poste avait déjà subi une attaque meurtrière de l’EIGS, coûtant la vie à au moins 24 soldats.
Cette nouvelle offensive s’inscrit dans un contexte sécuritaire alarmant, où la présence des groupes armés s’intensifie dans les zones frontalières avec le Mali.
Face à cette tragédie, l’armée nigérienne a lancé une opération de ratissage d’envergure.
Un convoi d’une vingtaine de véhicules a été déployé depuis Tahoua pour traquer les assaillants et sécuriser la zone.
Les Forces armées nigériennes (FAN), appuyées par la Garde nationale du Niger (GNN), tentent ainsi de reprendre le contrôle du terrain et d’empêcher toute nouvelle offensive.
Une menace persistante
L’attaque d'Eknewane illustre la vulnérabilité persistante des forces nigériennes face à l’expansion des groupes jihadistes.
Malgré les efforts du gouvernement pour renforcer la sécurité, la région de Tahoua reste un bastion de l’EIGS, qui multiplie les incursions meurtrières.
Cette recrudescence de violence pose une question cruciale : le Niger parviendra-t-il à endiguer cette menace avant qu’elle ne devienne incontrôlable ?
Alors que la nation pleure ses soldats tombés au combat, une seule certitude demeure : la guerre contre le terrorisme dans le Sahel est loin d’être terminée.
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