Niger : la junte profère des accusations explosives

Le Général Abdourahamane Tiani, entouré des principaux dirigeants du CNSP

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe. L'accusation de tentative de coup d'État portée par la junte militaire du Niger contre la France fait trembler la DGSE et ravive des tensions diplomatiques déjà vives. À la tête de cette junte, le général Abdourahamane Tiani accuse Paris de chercher à déstabiliser son gouvernement, une déclaration qui ébranle la position de la France dans la région.

Une crise grandissante entre Paris et Niamey

Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, la junte nigérienne n'a cessé de dénoncer les ingérences françaises.

Ces accusations ont pris de l'ampleur en septembre, lorsque la Radio Télévision du Niger a diffusé des allégations selon lesquelles la France serait derrière des tentatives de déstabilisation.

Bien que Paris ait fermement rejeté ces accusations, elles ont intensifié la pression sur les services de renseignement français, qui se retrouvent confrontés à de nouvelles questions sur des possibles fuites d’informations sensibles.

Les secrets de la DGSE dévoilés ?

Des documents et des codes supposément utilisés par la DGSE auraient été divulgués par la junte, alimentant les inquiétudes sur la sécurité des données sensibles de l'agence.

Niamey affirme posséder des preuves accablantes et menace de rendre publiques des informations qui pourraient éclabousser Paris, compromettant ainsi sa position en Afrique de l’Ouest.

La France, bien que prudente, ne cache pas son inquiétude face à l’impact de cette crise sur sa crédibilité dans la région.

Contexte régional et géopolitique volatile

Ces accusations interviennent alors que la France subit déjà des pressions sur plusieurs fronts en Afrique, notamment avec le retrait de ses forces militaires du Mali et du Burkina Faso.

Paris redoute que Niamey utilise ce scandale pour justifier une rupture définitive avec la France, tout en renforçant ses liens avec des puissances rivales comme la Russie, dont l'influence grandit sur le continent.

Cette situation met en lumière les défis croissants auxquels la France est confrontée en Afrique, avec une image de plus en plus ternie, même au-delà des frontières du Niger.

Niamey pourrait bien en profiter pour rallier d’autres pays de la région contre l'influence de la France, exacerbant ainsi l’isolement de Paris.

Face à cette crise, la DGSE se retrouve dans une position délicate, poussée à revoir ses protocoles de sécurité et de communication pour éviter d'alimenter davantage les suspicions et protéger ses opérations sensibles.