Le Niger vient de se doter d'un registre national destiné à identifier et surveiller les individus et entités impliqués dans des activités terroristes et toute action menaçant la sécurité nationale.
Ce registre, promulgué le 27 août par le général Abdourahamane Tiani, vise à intensifier la lutte contre le terrorisme tout en ciblant ceux qui perturbent l'ordre public.
Toute personne reconnue coupable d'actes terroristes ou d'infractions portant atteinte aux intérêts de l'État, comme la collaboration avec des puissances étrangères ou la divulgation de secrets d'État, sera inscrite sur cette liste.
Cette inscription peut intervenir dès l'ouverture d'une enquête, sans attendre un jugement définitif, et les services de renseignement pourront proposer des noms pour inclusion.
Les conséquences pour les personnes inscrites sont sévères : gel des avoirs financiers, interdiction de circuler ou de quitter le territoire, et même la possibilité de perdre la nationalité nigérienne en cas de condamnation lourde.
Ce registre ne se limite pas aux terroristes, mais s'étend à ceux dont les actions ou les propos troublent la tranquillité publique.
Cependant, cette initiative suscite des inquiétudes, notamment chez les défenseurs des droits de l'homme.
Hassatou Ba Minte, de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), avertit que cette mesure pourrait restreindre les libertés fondamentales et être utilisée pour réprimer des ONG, associations ou partis politiques, sous couvert de sécurité nationale.
Depuis la prise de pouvoir par le CNSP, les droits et libertés au Niger sont de plus en plus menacés. Ce registre pourrait marquer une nouvelle étape dans ce processus, accroissant la surveillance et la répression dans un contexte déjà tendu.
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