C'est un coup dur pour les autorités militaires. Le 19 octobre 2024, les Forces Armées Libres (FAL) de Rhissa Ag Boula ont revendiqué une attaque ciblant une position des forces de défense et de sécurité (FDS) nigériennes à Assamaka, dans la région d'Agadez, près de la frontière avec l'Algérie. L'assaut, qui s'est déroulé en milieu de journée, a visé le poste mixte des FDS situé dans une zone connue sous le nom de "La Dune", à environ 6 kilomètres du village d'Assamaka. Selon des sources sécuritaires et locales, l'attaque a impliqué plusieurs véhicules transportant des hommes armés. Aucun bilan officiel des pertes ou des dommages n'a été communiqué pour le moment.
Un acte revendiqué par les Forces Armées Libres
Dans un communiqué diffusé peu après l'incident, les Forces Armées Libres ont confirmé leur responsabilité dans l'attaque.
Ce groupe armé, dirigé par Rhissa Ag Boula, ancien ministre et figure historique de la rébellion touarègue, a réaffirmé sa détermination à combattre la junte militaire du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), qu'il accuse de compromettre l'avenir démocratique du Niger.
L'attaque d'Assamaka s'inscrit dans la lutte engagée par les FAL pour un retour à l'ordre constitutionnel, après le coup d'État de juillet 2023 ayant renversé le président Mohamed Bazoum.
Une attaque stratégique dans la région d'Agadez
La localisation de l'attaque à Assamaka, à proximité de la frontière algérienne, revêt une importance stratégique pour les FAL.
Cette région est non seulement un carrefour pour les flux migratoires et le commerce transfrontalier, mais aussi une zone historiquement marquée par les rébellions touarègues.
En ciblant le poste mixte des FDS, les insurgés cherchent à affaiblir le contrôle de la junte sur la région et à attirer l'attention sur leur cause.
Les échanges de tirs ont été entendus pendant plusieurs minutes, selon des témoins sur place, avant que les assaillants ne se replient.
Les FDS ont aussitôt lancé des opérations de poursuite pour tenter de les intercepter.
Cette attaque met en lumière les défis sécuritaires croissants auxquels le Niger est confronté, notamment dans les régions éloignées où l'autorité de l'État est souvent limitée.
Un contexte de répression et de déchéance denationalité
Cette offensive survient dans un contexte politique tendu, marqué par la décision du CNSP de déchoir Rhissa Ag Boula et huit autres proches de Mohamed Bazoum de leur nationalité nigérienne.
Le décret signé le 10 octobre 2024 par le Général Abdourahamane Tiani accuse ces personnes d'avoir mis en danger la sécurité nationale, en invoquant des infractions de terrorisme, de trahison et de collaboration avec des puissances étrangères.
Pour Rhissa Ag Boula, cette déchéance de nationalité est perçue comme une mesure politique visant à réduire au silence les opposants au régime militaire.
Loin de dissuader les Forces Armées Libres, cette décision semble avoir renforcé leur détermination à s'opposer activement à la junte.
La nécessité d'un dialogue pour éviter l'escalade
Alors que le Niger se trouve à un tournant, l'attaque d'Assamaka souligne l'urgence de renouer avec le dialogue.
Les tentatives de médiation doivent être intensifiées pour éviter que la crise ne se transforme en conflit prolongé.
Sans une réponse politique et inclusive, la voie de la violence pourrait devenir la norme, rendant la résolution du conflit beaucoup plus difficile.
L'attaque des Forces Armées Libres à Assamaka marque une nouvelle étape dans la crise politique et sécuritaire au Niger.
En revendiquant cet assaut contre un poste stratégique des FDS, la rébellion de Rhissa Ag Boula manifeste sa détermination à défier le régime militaire, malgré les mesures répressives telles que la déchéance de nationalité.
Le Niger se trouve désormais à un carrefour : soit il parvient à contenir l'escalade des violences par le dialogue et la négociation, soit il risque de s'enliser dans une guerre prolongée aux conséquences incertaines pour la stabilité du pays et de la région.
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