Le 29 août 2024, un chapitre important de l'histoire militaire au Niger s'est clos avec la fermeture officielle de la base aérienne de transport 101 à Niamey, marquant la fin de la présence militaire occidentale dans ce pays d'Afrique de l'Ouest. L'Allemagne, dernière nation occidentale à maintenir une base militaire active au Niger, a procédé à la cérémonie de signature des documents officialisant ce retrait en présence de hauts responsables militaires des deux pays.
Une cérémonie solennelle
La cérémonie, tenue en soirée sur la base aérienne 101, a été décrite comme un moment de grande solennité.
Les militaires allemands et nigériens ont d'abord effectué une inspection conjointe de la base, symbolisant la passation de responsabilité et la clôture des opérations allemandes.
"La cérémonie de ce soir marque la fin du retrait définitif des militaires allemands du Niger, ainsi que la fermeture et la cession de leur emprise," a déclaré un membre du comité de désengagement, résumant l'importance de l'événement.
Un retrait qui marque la fin d'une époque
Ce retrait intervient dans un contexte où les relations entre les pays occidentaux et le Niger se sont progressivement détériorées, particulièrement depuis le coup d'État militaire de juillet 2023 qui a renversé le gouvernement démocratiquement élu.
Depuis lors, le Niger a intensifié ses relations avec d'autres puissances mondiales, notamment la Russie, tout en dénonçant plusieurs accords de coopération avec les pays occidentaux, notamment les États-Unis et la France.
L'Allemagne, tout comme les États-Unis, a décidé de se retirer, mettant fin à une présence militaire qui visait principalement à soutenir les efforts de lutte contre le terrorisme au Sahel.
Le retrait américain, achevé début août avec la fermeture de la base aérienne 201 à Agadez, a été suivi de près par celui de l'Allemagne, soulignant une tendance croissante au désengagement occidental de la région.
Conséquences pour la coopération militaire
Bien que les bases militaires aient été fermées, des responsables nigériens ont indiqué que cela ne signifiait pas nécessairement la fin de toute forme de coopération militaire avec ces pays.
En effet, les représentants des forces armées nigériennes présents lors de la cérémonie ont souligné la possibilité de collaborations futures, dans un cadre différent de celui qui prévalait jusqu'alors.
Cependant, l'orientation géopolitique du Niger semble de plus en plus pencher vers d'autres partenaires, notamment la Russie, la Turquie et l'Iran, qui ont tous renforcé leurs relations avec Niamey au cours des derniers mois.
Ces nouvelles alliances sont perçues comme une réponse directe à la détérioration des relations avec l'Occident, dans un contexte où le Niger cherche à diversifier ses partenaires stratégiques.
Alors que l’ère de la présence militaire occidentale au Niger touche à sa fin, il reste à voir comment le pays naviguera dans ce nouveau paysage géopolitique et sécuritaire.
Le retrait des troupes étrangères pourrait bien marquer le début d'une nouvelle phase, où le Niger devra s'appuyer davantage sur ses propres forces et ses nouveaux alliés pour maintenir la stabilité dans la région.
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