Le Bénin est une fois de plus endeuillé. Le mercredi 4 juin 2025, une attaque armée contre le commissariat de Tanougou, dans la commune de Tanguiéta, a coûté la vie à cinq personnes : deux policiers et trois militaires.
Les assaillants, non identifiés, ont été repoussés par la riposte des Forces de défense et de sécurité (FDS), mais l’émotion est vive et la vigilance redoublée.
Dans ce contexte tendu, les autorités ont décidé de changer de cap opérationnel : un nouveau commandant vient d’être nommé à la tête de l’opération Mirador, le fer de lance de la lutte antiterroriste au nord du pays.
Un nouveau souffle pour Mirador
Par décision N° 25-521/EMG/BP/SCH/SP-C du 04 juin 2025, le Colonel André Dokoui Fofo a été désigné commandant théâtre de l’opération Mirador, en remplacement du Colonel Constant Aïhou, en poste depuis juillet 2024.
Cette décision du Chef d’État-Major général des armées, le Général Fructueux Gbaguidi, intervient alors que les attaques contre les positions militaires béninoises se multiplient.
Ancien directeur du Prytanée militaire de Bembèrèkè, le Colonel Dokoui Fofo est attendu avec fermeté et espoir sur le terrain.
Il hérite d’un front où la pression djihadiste s’intensifie depuis 2019, date du lancement de l’opération Mirador suite à des incursions armées venues du Burkina Faso, du Niger et du Nigeria.
Une riposte qui se muscle… mais un terrain miné
Sous la coordination du gouvernement béninois, des efforts considérables ont été fournis pour renforcer les effectifs et équiper les FDS.
Armements, drones, formations… les outils ne manquent plus. Cependant, une montée en puissance des forces est palpable.
Le terrain reste hautement hostile, et la porosité des frontières reste un défi majeur que les terroristes exploitent sans relâche.
C’est donc dans un climat d’alerte maximale que le nouveau commandement s’installe.
Chaque attaque est un test. Chaque riposte, un signal à envoyer. Et chaque décision politique, une boussole pour les hommes sur le front.
Un contexte régional tendu
Cette attaque à Tanougou survient moins de deux mois après celle de Kérou, qui avait fait 54 morts, et au lendemain d’un échange tendu entre les autorités béninoises et maliennes.
Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a accusé le Bénin d’hypocrisie.
Une sortie qui a choqué plus d’un, alors que le Bénin est l’un des pays les plus touchés par le débordement du terrorisme sahélien.
En avril dernier, la CEDEAO elle-même avait reconnu la nécessité d’une coopération renforcée entre États frontaliers pour contenir la menace.
Le message est clair : tenir le nord, ou tomber
Les Béninois s’attendent désormais à des actes forts, pas seulement à des discours.
La nomination du Colonel Dokoui Fofo s’inscrit dans cette exigence d’efficacité, de vigilance et de proximité avec les réalités du terrain.
Le nord ne doit pas tomber. Le nord ne tombera pas. Mais il faudra, pour cela, une coalition d’engagements sincères, un commandement solide, et surtout, une nation rassemblée derrière ses soldats.
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