Ousmane Sonko réagit à la situation au Mali, au Faso et au Niger
- Towanou Johannes
- May 17, 2024
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Le Premier ministre du Sénégal Ousmane Sonko a réitéré son soutien inconditionnel aux pays membres de l'Alliance des États du Sahel, marquant ainsi une étape importante dans les relations entre le Sénégal et cette région stratégique. À travers un discours passionné, il a exprimé sa volonté de renforcer les liens et de manifester une solidarité sans faille envers les nations sahéliennes, confrontées à des défis majeurs.
Solidarité avec le Sahel et critique de l'hypocrisie occidentale
Ousmane Sonko a débuté son allocution en soulignant l'importance de la solidarité régionale : « Nous ne lâcherons pas nos frères du Sahel et nous ferons tout ce qu'il faut pour raffermir les liens et leur apporter notre solidarité. »
Cette déclaration forte traduit une volonté claire de soutenir les pays sahéliens dans leurs efforts pour surmonter les crises multiples auxquelles ils sont confrontés, qu'il s'agisse de l'insécurité, des défis économiques ou des transitions politiques difficiles.
Aussi le premier ministre sénégalais n'a-t-il pas manqué de critiquer l'attitude ambivalente de la communauté internationale vis-à-vis des régimes politiques en Afrique.
Il a dénoncé l'hypocrisie des nations qui condamnent les régimes militaires ou dictatoriaux tout en négociant avec des gouvernements non démocratiques pour des raisons économiques : « Ceux qui aujourd'hui condamnent des régimes considérés comme des régimes militaires ou dictatoriaux sont pourtant enclins à aller vers d'autres régimes qui ne sont pas démocratiques lorsqu'il s'agit de négocier du pétrole ou des marchés. »
Appel à la consistance dans les principes
Poursuivant sur cette lancée, Sonko a mis en lumière l'incohérence des politiques internationales qui prétendent se mêler des affaires internes des pays sous prétexte de défendre la démocratie, tout en fermant les yeux sur les réalités complexes de ces nations : « Est-ce qu'à partir de ce moment, on peut dire qu'on se mêle de tout avec les mêmes principes ? Absolument pas. »
Il a insisté sur la nécessité de permettre aux citoyens des pays concernés de résoudre eux-mêmes leurs problèmes internes, sans ingérence étrangère.
Compréhension des causes des coups d'État
Ousmane Sonko a également abordé la question délicate des coups d'État en Afrique, un sujet souvent simplifié par la communauté internationale.
Il a affirmé que, bien que les coups d'État ne soient pas encouragés, il est essentiel de comprendre les causes profondes de ces événements plutôt que de se contenter d'en condamner les manifestations superficielles : « Certes, il y a eu des coups d'État et certes, personne n'encourage la commission de coup d'État, mais je refuse de faire partie de ceux qui analysent les symptômes et refusent d'analyser les causes réelles de ces coups d'État. »
Sonko appelle ainsi à une analyse plus profonde et nuancée des dynamiques politiques internes des pays du Sahel.
Engagement pour une coopération régionale renforcée
En conclusion, Ousmane Sonko a réaffirmé l'engagement du Sénégal à renforcer la coopération régionale avec les pays du Sahel.
Cette solidarité est cruciale non seulement pour le développement économique et la stabilité politique de la région, mais aussi pour lutter efficacement contre les menaces communes telles que le terrorisme et l'extrémisme violent.
Le soutien de Sonko à l'Alliance des États du Sahel s'inscrit dans une vision plus large de solidarité africaine, visant à promouvoir une autonomie politique et une résilience économique durable pour l'ensemble du continent.
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