
Déjà quelques années que Felix Tshisekedi et Paul Kagamé entretiennent des relations très fraîches. Partageant des frontières terrestres, lacustres et fluviales, d’énormes tensions ont souvent prévalues, la RD Congo accusant son voisin de financer des rebellions sur son sol et d’y faire aussi des incursions régulières. Des tensions qui ont connues un pic ces dernières semaines à l’est de la RDC.
De quoi justifier la médiation américaine, qui a envoyé une délégation de très haut niveau aussi bien à Kinshasa qu’à Kigali. Les émissaires de l’administration Biden ont ainsi pu rencontrer aussi bien le président Felix Tshisekedi, actuellement en campagne pour briguer un second mandat, et le Paul Kagamé. Objectif, contraindre les deux nations à s’engager dans un processus de pacification. Washington a d’ailleurs déclaré que les deux pays étaient engagés dans un processus de désescalade.
En effet, la crise était à un point ou des soldats étaient postés des deux côtés de la frontière, obligeant le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken à appeler séparément les deux chefs d’Etat.
Ce déplacement qui fait donc suite à cette première initiative, s’est fait avec la présence de nombre de personnalités américaines dont le conseil de sécurité nationale, le conseiller Afrique du président américain, la secrétaire d’Etat adjointe en charge de l’Afrique mais aussi la coordonnatrice de tout le renseignement national américain, qui répond directement aux ordres du Président Biden. C’est donc d’une mission capitale aux yeux de Washington qu’il s’agit, tant la guerre semblant proche entre les deux voisins.
Dans un communiqué en date du 21 Novembre après le retour de sa délégation, la Maison Blanche indique qu’à la suite des entretiens, « les présidents Kagame et Tshisekedi s'engagent à prendre des mesures spécifiques pour réduire les tensions actuelles en répondant aux préoccupations respectives des deux pays en matière de sécurité ».
De son côté, la RDC a annoncé que tout soldat qui a ou qui nourrit un lien avec les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) sera mis aux arrêts et puni. Depuis 1994 et le génocide des Tutsis au Rwanda, cette rébellion hutu rwandaise s’est déplacée dans l’est de la RDC. Kinshasa a toujours nié tout contact avec les FDLR, même si des soldats congolais sont souvent suspectés de collaborer depuis 2022 avec ce groupe armé, dans le souci de mettre fin à une autre rébellion, celle du M23 qui est suspectée de collaborer avec Kigali. Les autorités rwandaises n’ont pour l’heure pas réagi officiellement.
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