Félix Tshisekedi et Paul Kagame face à face devant l'Emir du Qatar
C’est une enquête explosive qui fait trembler les coulisses diplomatiques africaines.
La chaîne américaine NBC News a dévoilé ce que beaucoup soupçonnaient sans jamais pouvoir le prouver : plus de 5 000 soldats rwandais auraient été secrètement déployés en République Démocratique du Congo pour appuyer le groupe rebelle M23.
Une opération militaire clandestine à grande échelle, orchestrée dans le plus grand secret par le régime de Kigali.
L’enquête, appuyée par des documents confidentiels, vidéos, images satellites et témoignages, expose les contours d’une guerre non déclarée, menée depuis l’arrière-plan, mais avec des conséquences bien réelles sur le terrain.
Une guerre camouflée, mais sanglante
Selon les révélations, les soldats rwandais et les combattants du M23 sont équipés de façon identique : mêmes uniformes camouflés, même armement lourd (missiles, mortiers, mitrailleuses), afin d’éviter toute traçabilité ou distinction sur le champ de bataille.
Une stratégie de brouillage militaire redoutable qui rend difficile l’attribution des exactions commises à tel ou tel camp.
Un rapport interne des Forces de défense rwandaises (RDF), également consulté par NBC, admet que deux soldats rwandais ont été capturés en RDC lors d’une attaque conjointe avec le M23, une première confirmation officielle interne de la présence de troupes rwandaises en territoire congolais.
Un cimetière qui parle
Plus glaçant encore : les journalistes américains ont analysé des images satellites d’un cimetière militaire au Rwanda, où plus de 900 tombes nouvelles sont apparues entre 2021 et 2024, avec un pic inquiétant au début de l’année 2024, peu après des frappes de drones menées par l’armée congolaise.
Plusieurs familles rwandaises endeuillées, fatiguées du silence officiel, ont commencé à publier des avis de décès de soldats tués… en RDC.
Cette guerre, que Kigali continue de nier, a pourtant laissé derrière elle des centaines de cadavres invisibles, des soldats sans uniforme, des cercueils sans drapeau, et un peuple qui commence à parler.
Démentis officiels, mais compromissions assumées
Malgré ces éléments accablants, le gouvernement rwandais nie toute implication directe.
Kigali répète inlassablement qu’il « défend ses frontières » face aux attaques des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) et affirme participer « de bonne foi » aux pourparlers de paix facilités par les États-Unis.
Pourtant, le silence officiel sur le M23, groupe pourtant identifié par l’ONU comme un prolongement direct des RDF, ne trompe plus personne.
L’enquête de NBC vient renforcer les rapports des experts de l’ONU qui accusaient déjà Kigali d’appuyer militairement, logistiquement et financièrement cette rébellion active dans les provinces du Nord-Kivu.
Une guerre régionale aux conséquences incalculables
La présence militaire rwandaise en RDC, aussi officieuse soit-elle, change la donne géopolitique dans les Grands Lacs.
Elle met en lumière une violation flagrante de la souveraineté congolaise, mais aussi une tolérance internationale persistante, malgré les preuves qui s’accumulent.
Alors que les populations civiles paient un lourd tribut — villages rasés, déplacés par centaines de milliers, enfants soldats enrôlés de force — l’heure est à la transparence et à la responsabilisation.
Cette enquête de NBC pourrait bien être le début d’une onde de choc diplomatique, et surtout, un appel pressant à l’action pour la communauté internationale.
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