Rencontre au sommet entre Félix Tshisekedi et l'opposant Martin Fayulu
- Towanou Johannes
- Jun 5
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72 heures après avoir publiquement sollicité un rendez-vous avec le président Félix Tshisekedi, Martin Fayulu a été reçu au Palais de la Nation.
Une rencontre exceptionnelle à un moment critique de l’histoire congolaise.
« Le pays est dans une phase très difficile. Nous sommes attaqués de partout. Nous avons besoin de la cohésion nationale. Je suis venu pour lui dire que nous n’avons pas 36 solutions. Nous devons créer un camp de la patrie », a déclaré Martin Fayulu, à l’issue de son échange avec le chef de l’État.
L’opposant historique a plaidé pour un « dialogue social » et a appelé Félix Tshisekedi à rencontrer les responsables religieux, en particulier ceux de la CENCO (Conférence épiscopale nationale du Congo) et de l’ECC (Église du Christ au Congo), porteurs d’un projet de pacte social.
« Je lui ai demandé de tout faire pour rencontrer les Évêques de la Cenco et les pasteurs de l’ECC afin de voir ensemble ce pacte social qu’ils proposent. À ce sujet, le Président Tshisekedi a promis de donner sa réponse rapidement », a assuré Fayulu.
Interrogé sur une possible entrée de son camp dans les institutions de la République, Fayulu a précisé :
« Ce sujet n’a pas été abordé. »
Kabila refait surface à Goma : un message silencieux
Alors que Kinshasa tente d’orchestrer une sortie de crise par le dialogue, Joseph Kabila, longtemps silencieux, a refait surface à Goma.
L’ancien président, dont l’immunité parlementaire a récemment été levée, a choisi le Nord-Kivu pour ses premières apparitions publiques depuis des mois.
À Kinyogote, en périphérie de la ville, il a reçu plusieurs figures majeures de la région, notamment des responsables religieux, des leaders politiques, mais aussi des représentants du groupe rebelle M23-AFC, dont Corneille Nangaa.
Ce retour, à la fois symbolique et stratégique, intervient alors que le climat politique et sécuritaire à l’Est est explosif.
Il envoie un signal fort : l’ancien président est toujours dans le jeu.
Deux dynamiques, une même urgence : la cohésion
Mais dans un pays habitué aux dialogues aux allures de partages de postes, l’opinion observe avec prudence cette main tendue.
Certains y voient un tournant stratégique, d'autres une manœuvre bienveillante.
Or, cette tentative de dialogue intervient au moment même où Joseph Kabila s’active dans l’Est du pays, là où les tensions sont les plus vives.
Deux dynamiques semblent ainsi se dessiner : l’une institutionnelle, centrée sur Kinshasa et les institutions religieuses, et l’autre périphérique, ranimée depuis Goma autour de Kabila.
Le face-à-face entre Fayulu et Tshisekedi, dans ce contexte, prend alors une résonance plus profonde : au-delà de la simple unité nationale, il s’agit peut-être aussi d’endiguer le retour de centres de pouvoir parallèles dans des zones historiquement sensibles.
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