Le Président Paul Kagame a déclenché une vaste réorganisation au sein de l'armée rwandaise, frappant fort avec le limogeage de 19 officiers supérieurs, parmi lesquels figurent le général de division Martin Nzaramba et le colonel Étienne Uwimana.
Ce remaniement, qui s’est opéré dans la discrétion habituelle du pouvoir rwandais, survient dans un contexte de tensions croissantes aussi bien internes qu’externes.
C’est au quartier général des Forces de Défense du Rwanda (RDF) à Kigali, le 29 août 2024, que Kagame a convoqué une réunion stratégique, dont les détails sont restés confidentiels.
Toutefois, les décisions qui ont suivi cette rencontre ont eu l’effet d’un séisme dans les hautes sphères militaires du pays.
Dès le lendemain, un communiqué officiel de l'armée a confirmé les démissions forcées de plusieurs figures emblématiques, marquant une réorganisation profonde de la hiérarchie militaire.
Le général de division Martin Nzaramba, anciennement à la retraite depuis 2023 après avoir dirigé l'école militaire de Nasho, et le colonel Étienne Uwimana, chef du département de radiologie à l'hôpital militaire de Kanombe, ont été les premières victimes de cette purge.
Bien qu'aucune explication n'ait été donnée pour ces destitutions, la proximité passée de Nzaramba avec des figures de l’opposition rwandaise en exil, comme Major Dr Théogène Rudasingwa et Gérard Gahima, nourrit les spéculations.
Parallèlement à ces évictions, 17 autres officiers de haut rang ont également été démis de leurs fonctions, et 195 soldats ont vu leurs contrats brusquement rompus.
Ce remaniement intervient à un moment où les relations entre le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC) sont au plus bas, exacerbées par des accusations récurrentes de soutien rwandais au groupe rebelle M23.
Un incident armé récent à la frontière entre Rubavu et Goma a d’ailleurs ravivé les tensions, soulignant la volatilité de la situation.
La stratégie de Kagame, en procédant à ce nettoyage au sommet, semble être motivée par un besoin de consolider sa position face à des menaces perçues tant à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur.
En l’absence de communications officielles claires, les interprétations vont bon train, laissant les observateurs internationaux spéculer sur les implications de ces changements drastiques dans l’armée rwandaise.
Ainsi, ce remaniement apparaît comme une réponse aux pressions croissantes et pourrait redéfinir les rapports de force tant au sein des RDF que dans la région des Grands Lacs. Les conséquences de cette réorganisation pourraient se faire sentir bien au-delà des frontières du Rwanda, alors que la stabilité régionale reste fragile.
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