Fraîchement nommé Ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr promeut depuis quelques années, des idées novatrices concernant le franc CFA et son fonctionnement au sein de la zone CFA. Ses réflexions, rapportées par JeuneAfrique en avril 2018, révèlent une approche audacieuse en matière de réformes monétaires.
Réformer le fonctionnement du Franc CFA
Dans ses déclarations, Abdourahmane Sarr a clairement soutenu la nécessité de réformer le fonctionnement de la zone CFA. Selon lui, « Toute personne raisonnable considère que modifier le fonctionnement de la zone CFA est nécessaire ».
Il a souligné l'importance de l'autonomie d'objectif pour les banques centrales, affirmant que celles-ci devraient être en mesure de réagir et d'ajuster le régime de change sans interférence politique, à l'instar de la Banque centrale européenne.
Dévaluation et adaptation économique
Abordant le cas spécifique de la Cemac, Abdourahmane Sarr a fait remarquer qu'une dévaluation du franc CFA dès 2014 aurait pu aider les économies à s'ajuster à une baisse durable du prix du pétrole.
Cette vision témoigne d'une compréhension profonde des défis économiques régionaux et de la nécessité d'actions audacieuses pour stimuler l'ajustement économique.
Autonomie et responsabilisation des institutions
L'ancien économiste du FMI a critiqué l'idée d'avoir des experts internationaux dans les banques centrales de la zone CFA, comme le préconisait Dominique Strauss-Kahn.
Pour Abdourahmane Sarr, « Il faut responsabiliser les institutions et leur donner davantage d'autonomie ». Cette approche vise à renforcer la gouvernance et la transparence des décisions monétaires, à l'instar de la Banque centrale européenne.
Stabilité et flexibilité du régime de change
Abdourahmane Sarr a plaidé en faveur d'un régime de change stable mais ajustable, sans garantie extérieure.
Il a souligné l'importance d'un objectif clair de stabilité des prix et d'une autonomie d'objectif sur le taux de change pour permettre une gestion dynamique et responsable de la politique monétaire.
Une zone monétaire en mutation
En ce qui concerne l'entrée éventuelle du Ghana dans l'Uemoa, Abdourahmane Sarr a exprimé des réserves, soulignant que le Ghana a d'autres priorités pour stabiliser sa situation macroéconomique.
Il a insisté sur la nécessité d'une convergence économique plus poussée au sein de la zone monétaire pour garantir un régime de change approprié à chaque pays membre.
Favoriser les investissements et le développement local
En conclusion, Abdourahmane Sarr a plaidé en faveur d'un arrangement monétaire favorisant à la fois les investissements directs étrangers et le développement des entreprises locales.
Il a mis l'accent sur la nécessité de renforcer la gouvernance et la transparence dans la gestion monétaire, prenant pour modèle la Banque centrale européenne.
Au total, les idées audacieuses d'Abdourahmane Sarr révèlent un engagement profond envers des réformes monétaires significatives au sein de la zone CFA, visant à promouvoir la stabilité économique, la responsabilisation institutionnelle et le développement durable. Son arrivée au Ministère de l’Économie, du Plan et de la Coopération symbolise un espoir pour les personnes qui tiennent à une réforme du Franc CFA. Reste à voir dans quelle mesure les idées qu'il porte seront matérialisées pour un mieux-être des populations qui ont porté le projet antisystème de Bassirou Diomaye Faye et d'Ousmane Sonko.
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