Au Sénégal, à l’occasion de la commémoration du 80ᵉ anniversaire du massacre de Thiaroye, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé une série de décisions ambitieuses pour honorer la mémoire des tirailleurs sénégalais et affirmer l’indépendance culturelle et mémorielle du Sénégal. Ces mesures, qui risquent de susciter des tensions avec Paris, marquent un tournant dans la réhabilitation de ce pan tragique de l’histoire coloniale.
Un mémorial en hommage aux tirailleurs
Un mémorial d’envergure nationale sera érigé pour honorer les tirailleurs sénégalais tombés lors du massacre de Thiaroye en 1944.
Ce monument servira à perpétuer leur mémoire tout en symbolisant leur courage et leur sacrifice face à l’injustice coloniale.
Il deviendra un lieu de recueillement et de réflexion pour les générations présentes et futures, afin de rendre un hommage éternel à ces héros oubliés de l’histoire.
Un centre de documentation et de recherche
Un Centre de documentation et de recherche sera construit pour conserver et protéger les archives relatives au massacre de Thiaroye.
Ce lieu rassemblera des documents historiques, des témoignages des survivants ou de leurs descendants, et des travaux académiques sur cet événement.
Il jouera également un rôle clé en soutenant les chercheurs et historiens dans leurs efforts pour mieux comprendre les circonstances de ce drame, tout en veillant à ce que ces informations soient accessibles à tous.
Des rues et places en hommage
Le président Faye a décidé de renommer plusieurs rues, places publiques et édifices à travers le pays en mémoire du massacre de Thiaroye et des tirailleurs sénégalais.
Ces lieux deviendront des symboles vivants de l’histoire nationale, inscrivant le sacrifice de ces hommes dans le paysage quotidien des Sénégalais.
Cette initiative vise également à rétablir leur dignité et à rappeler leur contribution essentielle à l’histoire du Sénégal et à celle du monde.
Enseigner Thiaroye 44 dans les écoles
Pour ancrer cette mémoire dans la conscience nationale, l’histoire du massacre de Thiaroye sera intégrée dans les programmes éducatifs de tous les niveaux scolaires.
Les élèves apprendront non seulement les faits entourant cet événement, mais également les implications sociales, politiques et historiques qu’il représente.
Cette mesure vise à cultiver chez les jeunes générations une meilleure compréhension des luttes pour la liberté, la justice et la souveraineté, tout en renforçant leur identité nationale.
Une Journée nationale des tirailleurs
Le 1ᵉʳ décembre sera désormais célébré chaque année comme la Journée nationale des tirailleurs sénégalais.
Cette date est dédiée à la mémoire des victimes du massacre de Thiaroye et à tous les tirailleurs ayant contribué à l’effort de guerre.
Cette journée sera l’occasion de rendre hommage à leur courage et à leur résilience à travers des cérémonies, des débats publics et des événements culturels, tout en sensibilisant les populations sur l’importance de la préservation de cette mémoire collective.
Un message clair à Paris
Ces mesures résonnent comme une réponse forte aux relations post-coloniales entre le Sénégal et la France.
En affirmant la centralité de la mémoire sénégalaise et en insistant sur la reconnaissance des torts de l’ancien colonisateur, Bassirou Diomaye Faye fait un pas vers une souveraineté culturelle totale.
Alors que le président Emmanuel Macron a récemment reconnu le massacre de Thiaroye dans une lettre adressée à son homologue sénégalais, ces décisions risquent de raviver les débats autour de l’héritage colonial et de la place de la France en Afrique.
Pour Bassirou Diomaye Faye, cette initiative est avant tout un acte de justice envers les héros de Thiaroye et un appel à la réconciliation entre mémoire et vérité historique. Une page se tourne, mais l’histoire, elle, ne s’oublie pas.
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