La scène politique au Sénégal est secouée par l'exclusion surprise de Karim Wade, candidat du PaPartDémocratique Sénégalais (PDS), de la liste des participants à l'élection présidentielle du 25 février.
Malgré la réussite du contrôle des parrainages, l'obstacle majeur a été sa double nationalité franco-sénégalaise, officiellement entérinée par un décret français publié au Journal Officiel le 16 janvier.
Cette décision a suscité une vague de déception au sein du PDS, avec des accusations de manœuvres politiques orchestrées par la France, dénoncées par le mandataire de Karim Wade comme une atteinte délibérée à la démocratie.
Dans un message sur les réseaux sociaux, Karim Wade a exprimé son indignation face à une exclusion qu'il considère comme une violation de son droit fondamental de participer à l'élection présidentielle.
Sa décision de porter l'affaire devant la Cour de justice de la CEDEAO reflète une volonté de recourir à des instances internationales pour contester la décision du Conseil constitutionnel sénégalais.
Cette internationalisation du litige souligne la gravité de la situation politique et les enjeux démocratiques entourant cette élection présidentielle.
Quid du cas Ousmane Sonko ?
Parallèlement, un autre candidat majeur de l'opposition, Ousmane Sonko, se trouve également exclu de la course présidentielle.
Toutefois, contrairement à Karim Wade, la coalition de Sonko avait anticipé cette issue en présentant Bassirou Diomaye Faye comme plan B.
Cette stratégie visait à maintenir une alternative au scrutin du 25 février en cas d'exclusion du leader du parti, détenu suite a une condamnation de deux ans de prison ferme pour entre autres, corruption de la jeunesse.
Malgré cela, la présence de Faye en prison depuis avril 2023 pour des charges non jugées, suscite des interrogations sur l'équité du processus électoral et la capacité des candidats de l'opposition à concourir sur un même pied d'égalité que les autres.
Karim Wade et Ousmane Sonko out; quel crédibilité pour le scrutin ?
L'exclusion simultanée de Karim Wade et Ousmane Sonko soulève des questions sérieuses quant à l'équité et à l'intégrité du processus électoral au Sénégal.
Les allégations de manœuvres politiques et d'ingérences étrangères, notamment de la France dans le cas de Karim Wade, mettent en lumière les enjeux complexes qui entourent cette élection.
La publication tardive du décret français semble avoir été utilisée comme un outil pour influencer délibérément le cours de la compétition, suscitant des suspicions quant à la transparence du processus.
La réaction immédiate de Karim Wade, dénonçant une atteinte à la démocratie, et sa décision de saisir la Cour de justice de la CEDEAO témoignent de la volonté de l'opposition de ne pas accepter passivement ces exclusions.
L'internationalisation du litige souligne le désir de faire appel à des instances externes pour garantir une évaluation objective de la situation.
Enfin, la situation de Bassirou Diomaye Faye, plan B d'Ousmane Sonko, soulève également des préoccupations.
Quelles sont ses chances de compétition alors qu'il est détenu sans avoir été jugé?
Sa détention toujours en cours et la demande de libération pour participer pleinement à la campagne mettent en évidence les défis auxquels l'opposition est confrontée dans un contexte politique où les obstacles semblent se multiplier.
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