L'écrivaine franco-tunisienne, Faouzia Zouari, a récemment suscité un vif débat en exprimant son désarroi face à la présence publique des deux épouses du président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, lors de son investiture récente. Dans une tribune publiée sur Jeune Afrique, elle a notamment déclaré:
"J'ai été profondément troublée par l'image du nouveau président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, se présentant fièrement à la tribune aux côtés de ses deux épouses. C'est une scène sans précédent dans le paysage politique contemporain. Aucun président arabe ou africain n'avait osé afficher une telle situation de manière aussi publique. Même en Afghanistan, les Talibans n'auraient pas exposé publiquement leurs compagnes. Le Sénégal, pourtant considéré comme un pays moderne et démocratique, a malheureusement choisi de légitimer une pratique rétrograde et inégalitaire en la plaçant au plus haut sommet de l'État".
Dans ses écrits, Faouzia Zouari a également exprimé sa consternation devant le manque de réactions face à cette image.
"Je suis atterrée par l'absence de protestations significatives. Les partisans enthousiastes du président, pourtant conscients des implications négatives de la polygamie pour les femmes, ont choisi de rester silencieux. La polygamie n'est jamais un choix pour les femmes, mais plutôt une contrainte synonyme de souffrance, d'injustice et de tensions familiales. Au lieu de cela, certains articles applaudissent le soi-disant 'courage' du président à exposer ouvertement sa polygamie, en le dédouanant de toute responsabilité. Ce genre de perception rétrograde et machiste doit être remis en question".
La critique vive de Faouzia Zouari soulève des questions importantes sur les normes sociales et politiques en vigueur en Afrique, mettant en lumière les défis persistants auxquels sont confrontées les femmes dans ces sociétés.
À travers son plaidoyer, Zouari appelle à une réflexion profonde sur les pratiques culturelles et sociales qui perpétuent les inégalités entre les sexes, tout en soulignant la nécessité d'une remise en question des attitudes qu'elle juge archaïques, et qui justifient de telles pratiques.
C'est son problème. Pas celui du monde.