SIERRA LEONNE / AFFRONTEMENTS : QUE RETENIR DE LA SITUATION A FREETOWN ?

Des militaires bloquent une rue à Freetown, le 26 novembre 2023 AFP Saidu BAH

Les autorités sont formelles, il s’agit d’une tentative de coup d’état. Le bilan des affrontements fait état de 21 morts. Plus de 2000 détenus ont également réussi à s’échapper de prison. Les autorités ont fait état de disparition d’armes sans que les véritables auteurs de cette tentative de coup d’état ne soient pour l’heure identifiés. Le ministre de l’information, qui a communiqué sur la tentative de putsch a par ailleurs précisé que les auteurs étaient soit en fuite, soit détenus. Les forces de sécurité continuent de les traquer dans la capitale et même en dehors.

Des soldats tant actifs qu’à la retraite seraient impliqués dans cette attaque. Nombreux parmi ces derniers seraient des gardes du prédécesseur de l’actuel président, selon le chef d’état-major de l’armée. En effet, l’ancien président Ernest Bai Koroma a gouverné de 2007 à 2018, avant d’être remplacé par le chef de l’Etat actuel, Julius Maada Bio. Ce dernier a été déclaré réélu après l’élection présidentielle de 2023, couplée à des législatives et municipales. Des résultats contestés par l’opposition qui parle de fraudes massives et de détournement du verdict des urnes.

Pour rappel, le dimanche 23 novembre, des hommes avaient simultanément attaqué les armes à la main, deux casernes, une armurerie militaire ainsi que deux postes de police. Plus d’une trentaine de personnes demeurent recherchées. Parmi elles, des policiers à la retraite ou encore en fonction ainsi que des soldats. Une cagnotte est même dédiée à toute personne qui pourrait fournir des informations pouvant conduire à la capture des fugitifs.

En attendant, le président Julius Maada Bio peut compter sur le soutien de la CEDEAO ainsi que celui des Etats-Unis d’Amérique. Il avait été réélu au premier tour de la dernière élection avec 56,17% des voix. Contestés, les chiffres avancés n’ont pas convaincu les observateurs étrangers. Ces derniers ont par exemple relevé des anomalies et une absence de clarté dans le décompte des voix. Des actes de violence et d’intimidation sont aussi intervenus.

Chrispus EHOUDON (Stag)