Tiken Jah Fakoly tacle encore Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Tiani

Tiken Jah Fakoly / reggae man ivoirien

Le célèbre artiste reggae Tiken Jah Fakoly est au cœur d'une nouvelle polémique qui agite les opinions au Sahel. Après avoir déjà marqué les esprits avec son single critique "Actualités brûlantes", il a encore clarifié sa position dans une déclaration sans équivoque, rejetant toute tentative de récupération politique par les dirigeants de l'Alliance des États du Sahel (AES).

« Les gars de l’AES pensaient que j’allais être le griot de l’AES, c’est-à-dire chanter Assimi Goïta, capitaine Traoré, Tiani. Mais je suis Tiken Jah Fakoly, je fais du reggae, mon rôle est de tenir compte de tout le monde, d’être impartial. »

Une popularité transformée en arme politique

Dans les pays membres de l’AES – le Mali, le Burkina Faso et le Niger – Tiken Jah Fakoly jouit d’une immense popularité.

Il avait notamment été reçu dans les trois pays courant fin 2023 début 2024 pour une série de concerts.

Tiken Jah Fakoly reçu par Ibrahim Traoré en décembre 2023

Mais cette admiration s’est heurtée à une déception de la part des autorités militaires, qui espéraient en lui un soutien vocal à leurs idéaux révolutionnaires.

Le single "Actualités brûlantes", qui dénonce les dérives autoritaires, a ravivé les critiques à son encontre.

La chanson fait allusion à une répression croissante dans l’AES, où les critiques sont systématiquement assimilées à de la trahison ou à une allégeance aux intérêts étrangers.

Polémique et accusations

L’artiste a depuis été la cible de nombreuses attaques, surtout sur les réseaux sociaux.

Certains critiques affirment qu’il aurait été motivé par des intérêts financiers ou par une supposée pression extérieure.

Cependant, ces allégations contrastent avec l’image d’un artiste engagé de longue date pour le développement de l’Afrique.

Les défenseurs de Tiken Jah Fakoly rappellent son investissement dans des projets sociaux, comme la construction d’écoles dans plusieurs pays africains, dont une récemment financée au Burkina Faso.

Une pensée unique au Sahel

Cette polémique illustre une tendance inquiétante dans l’AES : l’émergence d’une pensée unique qui tolère difficilement les critiques, même lorsqu’elles viennent de figures aussi populaires que Tiken Jah Fakoly.

Pour certains observateurs, les autorités militaires cherchent à monopoliser le discours public en réduisant les voix dissidentes à des agents de l’Occident ou des ennemis de la révolution.

Dans ce contexte, la déclaration de Tiken Jah Fakoly sonne comme un rappel de l’importance de l’impartialité et de la liberté d’expression.

Refusant de devenir un simple relais de propagande, il revendique son rôle d’artiste indépendant, fidèle à ses principes.