Les données récentes compilées par Togo First révèlent que plus de 92% du trafic en transit du Port de Lomé en 2022 est attribuable aux trois membres de l'Alliance des États du Sahel (AES) : le Burkina Faso, le Niger et le Mali. Cette statistique témoigne de l'importance croissante de cette plateforme portuaire en tant que pivot commercial pour la région du Sahel.
Le Burkina Faso représente la part prépondérante de ce trafic, totalisant 80,48%, suivi par le Niger avec 7,63%, et le Mali avec 4,55%. Cette tendance à la hausse s'observe depuis 2019, année où le Port de Lomé est devenu un hub maritime majeur pour l'Afrique de l'Ouest.
L'évolution du volume de transit vers ces destinations varie : le Burkina Faso a enregistré une croissance constante avec un taux de croissance annuel moyen de 15,39% depuis 2013, tandis que le Mali a connu des fluctuations mais globalement une augmentation. En revanche, le transit vers le Niger a légèrement diminué au fil des ans, malgré les efforts du gouvernement togolais pour améliorer l'infrastructure logistique et renforcer la coopération douanière et commerciale.
Une emprise de plus en plus grande ?
Le Port de Lomé ne se contente pas d'être un simple point de transit, il est devenu un élément vital reliant ces économies au marché mondial, offrant ainsi un potentiel de croissance économique significatif pour la région. Les analystes anticipent que les récents événements dans la sous-région pourraient renforcer davantage son rôle géopolitique et commercial.
Pour capitaliser sur cette position stratégique, le Togo a intensifié ses efforts commerciaux, notamment envers le Burkina Faso, pour capturer une part plus importante du marché régional.
Des mesures incitatives ont été mises en place pour les opérateurs sahéliens, et des ajustements fiscaux ont été opérés pour stimuler le commerce à travers le Port de Lomé.
Malgré ces avancées, des défis persistent, notamment en matière de sécurité le long du corridor Lomé-Ouaga-Niamey, ce qui rend cette route moins attrayante pour certains opérateurs.
Toutefois, le Togo reste optimiste quant à son rôle croissant dans le commerce régional et cherche à renforcer sa coopération avec ses partenaires sahéliens pour garantir la fluidité des échanges commerciaux.
Depuis que les relations entre la Cedeao et le Mali, le Niger et le Burkina Faso se sont dégradées, les trois pays se sont davantage rapprochés du Togo.
Mieux, Lomé à décidé depuis le 19 février dernier, de la suspension des taxes sur les marchandises à destination du Burkina Faso, du Mali et du Niger. Un geste qui a de quoi faire grimper encore les chiffres du trafic du port de Lomé pour les années à venir.
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