
Les autorités du Togo ont annoncé la mort de 31 personnes dont 11 civils, causée par des attaques terroristes, pour le compte de l'année 2023. Cependant, malgré les insécurités enregistrées depuis 2021, il est toujours constaté une sorte de libre circulation dans le nord du pays. Alors l'on se demande si c'est l'insécurité qui prend de l'ampleur ou c'est le pays qui est une proie facile pour les terroristes.
« Environ 140 morts, dont 100 civils depuis la première attaque recensée en novembre 2021, dans la préfecture de Kpendjal».
Situé en Afrique de l'ouest, à l'ouest du Bénin, le Togo a longtemps été reconnu comme un pays de paix. Mais comme son voisin le Bénin, depuis quelques années, il sert de refuge aux djihadistes dans le nord. À la télévision nationale, le mardi 28 novembre 2023, la porte-parole du gouvernement à fait le point des incidents sécuritaires intervenus depuis le début de l'année: « une attaque par embuscade, onze accrochages avec les groupes armés terroristes, neuf explosions d'engins explosifs improvisés» selon Yawa Kouigan, «31 morts dont onze civils, 29 blessés et trois disparus». Il faut rappeler que mi-juillet, le pays avait essuyé des attaques coordonnées et complexes dans plusieurs villages dans les préfectures de Kpendjal et Kpendjal-Ouest, dans la région des Savanes. Egalement en Mai, des dizaines d'hommes armés à moto attaquaient un poste militaire à Kpinkankandi, près de la frontière avec le Burkina Faso. Attentat revendiqué par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans, le GSIM, affilié à Al-Qaida.
Il est donc aisé de constater que ces derniers mois ont été durs aussi bien pour les civils que les militaires. Le 13 juin, la région des Savanes, à l'extrémité nord du pays à la frontière avec le Burkina Faso, est placée sous état d'urgence pour une période de 90 jours renouvelable. Les autorités togolaises peuvent dès lors interdire la circulation, les rassemblements sur la voie publique et interpeller toute personne jugée suspecte. Des mesures qui n’ont pas empêché dès août une autre attaque djihadiste toujours au nord du Togo. Des attaques pour lesquelles il y a rarement eu un bilan officiel de la part des autorités. Mais au-delà du bilan et dans l'attente d'une communication officielle des autorités, le plus important c'est l'impact de ces attaques tant sur les militaires que sur les populations civiles.
Quelle stratégie du Togo face aux attaques des djihadistes...
Selon les informations recueillies, on aurait aperçu des policiers togolais déguisés en djihadistes pour un exercice anti-terroriste au Centre d’entraînement et d’opérations de maintien de la paix (CEOMP) de Lomé, le 20 octobre 2022. Evidemment, cette approche seule ne suffit pas pour résoudre l’épineuse question de l'insécurité dans le pays. Le manque d'équipements et de matériels nécessaires sont autant de raisons qui pourraient justifier ces attaques. L’opposition politique estime que le régime fait preuve d’opacité dans la communication autour de ces attaques. Éric Dupuy, porte-parole du parti ANC de l'opposant Jean-Pierre Fabre de déclarer : « là on nous annonce 30 morts jusqu'à aujourd'hui, ni les partis politiques, ni l'assemblée nationale, ni les journalistes n'étaient informés sur les circonstances de ces assassinats».
Face à la nébuleuse terroriste, il urge que les autorités redoublent de vigilance, forment mieux les soldats à cette guerre asymétrique et les dotent de matériels militaires de dernière génération, pour prendre l’ascendant sur des terroristes, qui souvent sont mieux armés que les soldats des armées régulières. Une meilleure stratégie de contrôle aux différentes frontières du pays peut aussi se révéler utile afin de repousser les incursions des terroristes, qui préfèrent agir de part et d’autre des différentes frontières.
Kévin TCHEDE ( Stag )
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