
Recep Tayyip Erdogan n’entend pas se faire dicter une conduite. Le président turc a rejeté l'appel de l'administration américaine pressant la Turquie de briser l'alliance nouée avec le mouvement islamiste palestinien Hamas. C'est le secrétaire au trésor chargé du terrorisme et de l'intelligence financière, Brian Nelson qui a fait part de la préoccupation de Washington. Les alliances de la Turquie avec le Hamas semblent susciter de vives contradictions. La position de la Turquie ne souffre cependant d'aucune ambiguïté s'agissant du Hamas car « les autorités d'Ankara le considèrent comme un acteur légitime ». D'après le président Erdogan, c'est un « parti politique qui a gagné les élections » et il qualifie aussi les mouvements islamistes palestiniens de « groupe de libérateurs qui protègent leur terre ». Même l'incursion sanglante contre Israël n'y a rien changé. « La Turquie a certes condamné toutes les attaques contre les civils, mais sans jamais citer nommément le Hamas dans ses condamnations ». Alors qu'il qualifie Israël d'état terroriste, le président turc a affirmé qu'il ne « considère jamais le Hamas comme un groupe terroriste, quoi qu'ils disent ». De façon plus explicite, la Turquie ne fermera pas les bureaux du Hamas installés sur son territoire malgré les pressions américaines et elle n'expulsera pas non plus ses membres. Le Trésor américain a donc appliqué des sanctions contre les banques et entreprises turques qui soutiennent financièrement le Hamas. Pas sûr que cela suffise à faire changer la position d’Ankara.
Chrispus EHOUDON (Stag)
Comments