Ukraine armée, Afrique oubliée: révélations de Nathalie Yamb sur la France

Nathalie Yamb / Militante Panafricaniste

La récente annonce de la France sur la livraison d’armes à l’Ukraine suscite de vives réactions. Parmi elles, celle de Nathalie Yamb, figure panafricaniste et critique farouche de la politique française en Afrique. Elle dénonce une politique du deux poids, deux mesures, pointant du doigt le fait que Paris n’a jamais accordé un tel soutien aux armées africaines pourtant en lutte contre le terrorisme depuis des années.

Un arsenal pour l’Ukraine, rien pour l’Afrique

La France vient d’annoncer l’envoi à l’Ukraine de missiles antichars, de systèmes de défense aérienne, de missiles pour Mirage et Mistral, ainsi que de véhicules blindés AMX-10 et VAB.

Une aide militaire massive destinée à renforcer Kiev face à Moscou.

Mais cette annonce met en lumière une contradiction flagrante. Comme le souligne Nathalie Yamb :

« N’est-ce pas étrange que cette même France, qui a toujours affirmé que ‘le terrorisme était un danger existentiel’ pour elle, décrétant même que ‘le Mali est la frontière sud de la France’, et qui a prétendu ‘aider’ les pays africains à lutter contre le terrorisme pendant 10 ans (à raison de 2 millions d’euros par jour rien que pour le Mali), n’a jamais livré le début du commencement d’un missile à l’une des armées africaines concernées ? »

Alors que Paris a longtemps justifié sa présence au Sahel par la nécessité de combattre les groupes terroristes, jamais elle n’a fourni aux armées africaines des équipements aussi sophistiqués que ceux promis à l’Ukraine.

Nathalie Yamb : une voix qui dérange

D’origine camerounaise et suisse, Nathalie Yamb est une militante panafricaniste connue pour ses prises de position tranchées contre la politique néocoloniale de la France en Afrique.

Expulsée de Côte d’Ivoire en 2019 en raison de ses critiques envers le pouvoir en place et Paris, elle continue de dénoncer, à travers ses interventions et publications, ce qu’elle considère comme une ingérence française nuisible aux intérêts africains.

Dans sa déclaration, elle interpelle directement ceux qui justifient encore la présence militaire française en Afrique :

« Il y a les uns, et il y a les autres. N’allez pas chercher chez les Russes ou les Chinois les raisons de la détestation de la politique de l’État et de l’armée française en Afrique. Regardez-vous juste dans le miroir. »

Les soldats africains abandonnés

L’indignation de Nathalie Yamb trouve un écho particulier après l’attaque de Boko Haram contre le poste de la Force multinationale mixte du bassin du lac Tchad à Wulgo, au Nigeria, qui a coûté la vie à douze soldats camerounais.

Face à ce drame, elle adresse un message de soutien :

« J’adresse mes condoléances aux familles des 12 soldats camerounais tués lors de l’attaque par Boko Haram du poste de la force multinationale mixte du bassin du lac Tchad à Wulgo, au Nigeria, et mes vœux de prompt rétablissement aux blessés. »

Mais elle va plus loin, suggérant que certains acteurs en coulisses profitent du chaos sécuritaire en Afrique.

« Vous serez vengés. Car le jour où on établira qui livre les drones et les équipements sophistiqués aux terroristes, on s’assurera qu’ils en paient le prix fort. Ici et ailleurs. »

Qui arme les terroristes en Afrique ?

Cette dernière déclaration soulève une question fondamentale : d’où viennent les armes et les équipements sophistiqués utilisés par les groupes terroristes qui déstabilisent l’Afrique ? 

Si les armées africaines ne reçoivent aucun missile de la France, comment expliquer que certains groupes terroristes disposent de drones et de technologies avancées ?

L’accusation est grave, et si un jour la vérité éclate, comme l’annonce Nathalie Yamb, les responsables devront répondre de leurs actes.

En attendant, la politique française en Afrique continue de susciter méfiance et rejet, renforçant la volonté des États africains de diversifier leurs alliances et de s’émanciper de toute tutelle étrangère.

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