Un ancien premier ministre lourdement condamné, ses biens...
- Towanou Johannes
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Ce mardi 20 mai 2025, la Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo a condamné Matata Ponyo Mapon à 10 ans de prison pour détournement de deniers publics.
Il est reconnu coupable d’avoir détourné 245.849.413 dollars américains, soit environ 148 milliards de francs CFA, destinés au projet agro-industriel de Bukanga Lonzo.
La Cour a également ordonné la confiscation de ses biens au prorata de la somme détournée, une décision inédite dans un procès d’une telle ampleur.
Un projet dévoyé, un peuple trahi
Le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, censé moderniser l’agriculture congolaise, n’a reçu qu’une infime partie des financements alloués.
Sur 279 millions de dollars débloqués par le Trésor public (environ 167 milliards de FCFA), seuls 34 millions de dollars (près de 20,3 milliards de FCFA) ont été effectivement utilisés pour le projet.
Selon la Cour constitutionnelle, Matata Ponyo avait dès le départ prémédité le détournement, usurpant même les fonctions de ministre des Finances qu’il occupait parallèlement à son poste de Premier ministre.
Ce montage lui aurait permis de manipuler les décaissements en toute impunité.
Déogratias Mutombo et Grobler également indexés
Dans ce même dossier, deux autres personnalités sont mises en cause.
Il s'agit de Déogratias Mutombo, ex-gouverneur de la Banque centrale du Congo et de Stephanus Grobler, homme d’affaires sud-africain.
La justice les soupçonne d’avoir été des complices actifs dans le mécanisme de détournement, qui porterait sur un montant global avoisinant 200 millions USD (près de 120 milliards de FCFA).
L'immunité ne protège plus les politiques
Matata Ponyo, aujourd’hui député, avait tenté de faire annuler la procédure en invoquant son immunité parlementaire.
La Cour constitutionnelle a balayé cette défense en rappelant que « l’immunité protège la fonction et non la personne », et que les poursuites étaient déjà engagées avant son élection à l’Assemblée nationale.
Toutes les exceptions soulevées par la défense ont été rejetées, confirmant la compétence de la Cour pour juger un ancien Premier ministre dans ce type d’affaire.
L'ancien premier ministre dénonce un procès politique
Pour la défense de Matata Ponyo, rien n'a été fait dans les règles de l'art.
Pour Maître Laurent Onyemba, avocat de l'élu, absolument tout est politique dans ce procès :
« On a assisté à la fabrication de chiffres, de faits qui ne cadrent pas avec le droit. Il s’agit d’un procès politique, comme l’a dit mon client. Mon client, Matata Ponyo, n’a pas été jugé selon les règles de l’art. »
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