Urgent: mandat d'arrêt international contre Kemi Seba et Sabi Sira Korogone
- Towanou Johannes
- 21 minutes ago
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La tension politique franchit un nouveau seuil au Bénin.
La Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) a délivré deux mandats d’arrêt internationaux visant l’activiste panafricaniste Kemi Séba et l’opposant Sabi Sira Korogoné.
Une décision qui intervient quelques jours après la tentative de coup d’État déjouée à Cotonou et que beaucoup interprètent comme une réponse ferme aux discours radicaux qui se multiplient en ligne.
Un climat déjà alourdi par les appels à la rupture
Ces mandats d’arrêt arrivent dans un contexte marqué par la montée d’une rhétorique de confrontation, alimentée par plusieurs figures panafricanistes présentes sur la scène médiatique : Kemi Séba, Nathalie Yamb et d’autres influenceurs qui, sous couvert de dénoncer les injustices, légitiment ouvertement les coups d’État dans la région.
Les récents propos de Kemi Séba, félicitant publiquement les mutins béninois du 7 décembre, avaient déjà choqué une partie de l’opinion.
Les autorités y voient la confirmation d’un activisme transnational de plus en plus agressif, capable d’alimenter des tensions internes à distance.
Des discours séduisants… mais trompeurs
Dans plusieurs vidéos virales, certaines de ces personnalités présentent la prise du pouvoir par la force comme un acte de patriotisme et une alternative légitime aux institutions démocratiques.
Cette vision, selon les analystes politiques, répète un vieux schéma : glorifier la rupture brutale en croyant qu’elle mènera mécaniquement à la justice.
L’histoire démontre pourtant que les transitions nées de la force butent souvent sur les mêmes écueils : économie affaiblie, instabilité prolongée et gouvernance fragile.
Ces discours séduisent parce qu’ils promettent l’immédiateté. Ils trompent parce qu’ils évacuent la complexité.
Une radicalité qui refuse la nuance
Les leaders les plus bruyants de cette mouvance revendiquent un monopole du patriotisme.
Toute critique devient trahison, toute nuance une compromission, tout contradicteur un “ennemi du peuple”.
Ce positionnement ne repose pas sur une analyse approfondie, mais sur une logique d’affrontement permanent.
Le phénomène s’accompagne d’une montée en puissance de réseaux numériques organisés : micro-influenceurs, comptes anonymes, pages militantes et armées de faux profils.
Leur mission : amplifier les tensions, saturer l’espace public, faire passer les régimes militaires pour des sauveurs.
Les réseaux sociaux, caisse de résonance des ruptures
Chaque tentative de putsch dans la région active instantanément un dispositif numérique préparé.
D'anciennes vidéos remontées comme des images “récentes”, fausses citations, montages, chiffres fabriqués, déclarations sorties de leur contexte.
Ce flot de contenus produit une illusion de consensus, créant l’impression que la rupture militaire serait inévitable ou souhaitée par tous.
Dans ce climat émotionnel, les faits s’effacent, le sensationnel domine, et les messages les plus extrêmes deviennent viraux.
Une nation ne se construit pas dans l’exception
Les historiens le rappellent : aucun pays n’a bâti sa stabilité durable en suspendant ses institutions.
Les transitions militaires promettent souvent une restauration, mais débouchent très fréquemment sur des incertitudes nouvelles.
La construction nationale repose moins sur les discours enflammés que sur la continuité de l’État, la fiabilité des institutions, la transparence et l’innovation.
Les pays africains qui progressent sont précisément ceux qui choisissent la légalité, la réforme graduelle et le renforcement des cadres démocratiques.
Le Bénin, un cas d’école face à la radicalisation numérique
La tentative de coup d’État déjouée du 7 décembre a servi, en temps réel, de carburant à ces réseaux radicaux.
Certains militants ont immédiatement soutenu les mutins, d’autres ont appelé à descendre dans la rue pour renverser les institutions.
Cette dynamique renforce les inquiétudes des autorités béninoises, qui estiment que ces acteurs extérieurs contribuent à fragiliser la cohésion nationale.
C’est dans ce contexte que s’inscrivent les mandats d’arrêt internationaux émis contre Kemi Séba et Sabi Sira Korogoné, tous deux soupçonnés d’alimenter, depuis l’étranger, un climat propice à la déstabilisation.
Un appel à la vigilance face aux illusions numériques
Si les mots peuvent soulever les foules, ils peuvent aussi entraîner des nations vers l’instabilité.
Les activistes les plus radicaux affirment défendre l’Afrique, mais ignorent souvent les conséquences concrètes de leurs discours : divisions internes, embrasement social, perte de confiance économique, isolement diplomatique.
Les fake news peuvent faire du bruit. Elles ne bâtissent aucun avenir. Les cyberactivistes peuvent galvaniser les foules. Ils ne construisent pas d’institutions.
Les événements de ces derniers jours au Bénin rappellent une évidence : les discours extrêmes se trompent de bataille, et ceux qui les suivent paient souvent le prix le plus lourd.





