Zohran Mamdani, élu maire de New York malgré Donald Trump
- Towanou Johannes
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New York vient de tourner une page de son histoire.
À 34 ans, Zohran Mamdani, fils d’immigrés ougandais d’origine sud-asiatique, a été élu maire de la plus grande ville des États-Unis lors du scrutin du 4 novembre 2025.
Ce socialiste démocrate, élu jusqu’ici à l’Assemblée d’État de New York, devient ainsi le premier maire musulman de la ville, mais aussi le plus jeune à occuper cette fonction depuis plus d’un siècle.
Né à Kampala en Ouganda avant d’émigrer à l’âge de sept ans aux États-Unis, Mamdani incarne une nouvelle génération d’élus progressistes, marquée par la diversité et un engagement social affirmé.
Un programme résolument à gauche
Durant sa campagne, Zohran Mamdani a défendu des propositions audacieuses : la gratuité des bus, un gel partiel des loyers, la création de magasins municipaux pour garantir l’accès à des produits alimentaires abordables, et une hausse de la fiscalité sur les plus riches.
Ce programme, jugé « révolutionnaire » par certains observateurs, a séduit une large partie des jeunes électeurs et des classes populaires lassées du coût de la vie à New York.
Mais cette orientation progressiste suscite aussi des inquiétudes parmi les milieux économiques et immobiliers.
Ces derniers redoutent une hausse des impôts et une régulation accrue du marché.
Une opposition frontale à Donald Trump

La victoire de Mamdani a une portée politique qui dépasse largement les frontières de la ville.
En pleine recomposition du paysage américain, son élection apparaît comme un contrepoids symbolique à l’influence persistante de Donald Trump.
Durant la campagne, le président républicain a publiquement soutenu Andrew Cuomo, l’adversaire de Mamdani, et mis en garde contre « le danger d’un maire socialiste ».
Mamdani, lui, n’a pas hésité à répondre avec fermeté.
Dans son discours de victoire, il a déclaré :
« New York n’a pas besoin de peur ni de division. Elle a besoin de justice et de solidarité. »
Puis, s’adressant directement à Donald Trump, il a lancé un message fort, chargé de symbole et d’unité :
« New York restera une ville d’immigrés, une ville bâtie par des immigrés, portée par des immigrés et, à partir de ce soir, dirigée par un immigré. Alors écoutez-moi bien, Président Trump : pour atteindre l’un d’entre nous, il vous faudra passer par nous tous. »
Une déclaration puissante qui réaffirme la diversité et la résilience de la métropole face au discours populiste de l’ancien président.
Les défis d’un mandat ambitieux
À la tête d’une ville de près de neuf millions d’habitants, Mamdani devra rapidement prouver sa capacité à transformer ses idéaux en politiques concrètes.
Les finances municipales, le logement, la sécurité et la gestion des transports figurent parmi ses priorités.
Son inexpérience à la tête d’un grand exécutif pourrait constituer un handicap face à la complexité administrative new-yorkaise.
Mais ses partisans assurent qu’il saura s’appuyer sur une nouvelle génération d’élus progressistes pour imposer son style.
Un signal fort envoyé à l’Amérique
L’élection de Zohran Mamdani est bien plus qu’un changement local.
Elle reflète une évolution profonde de la société américaine.
Face au populisme incarné par Donald Trump, une autre voix émerge, celle d’une Amérique plus jeune, plus diversifiée et plus attachée à la justice sociale.
Dans les mois à venir, New York sera observée de près. La ville pourrait devenir le labor esatoire d’un nouveau modèle politique, à la croisée du pragmatisme municipal et de l’idéalisme progressiste.









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