Affaire Blanche Tunasi: la justice appelée à agir contre Marcello Tunasi
- Towanou Johannes
- Aug 5
- 3 min read

Le décès tragique de Madame Blanche Tunasi, plus d'un an après, continue de susciter une vive émotion et de nombreuses interrogations. Alors que les soupçons, les accusations et les polémiques se multiplient sur les réseaux sociaux, deux prises de parole successives viennent raviver l’attention autour de cette affaire : celle très attendue du pasteur Marcello Tunasi, époux de la défunte, et celle de Maître Jackson Kalonji, juriste, qui appelle fermement à l’ouverture d’une enquête judiciaire.
La sortie médiatique de Marcello Tunasi
La veille de la tribune de Me Kalonji, le pasteur Marcello Tunasi a rompu un long silence, se disant poussé par une directive divine :
« Le Seigneur m’a dit de me taire. Maintenant, Il me dit de parler. »
Dans ce discours dense et empreint de spiritualité, il répond point par point aux accusations portées contre lui.
Il dénonce une campagne orchestrée contre sa personne et son ministère, allant jusqu'à évoquer des menaces explicites :
« Leur objectif : me nuire personnellement et anéantir le ministère. Ils me l’ont dit clairement : ‘Nous allons détruire ton ministère, ta réputation, et l’église.’ »
Le pasteur affirme qu’il a été victime de conflits familiaux liés à l’héritage de Blanche Tunasi.
Il dit avoir proposé 250 000 dollars à répartir entre les deux familles, mais ces dernières auraient exigé une somme totale de 800 000 dollars, soit environ 480 millions de francs CFA.
Sur les circonstances de la mort de son épouse en Turquie, il se défend fermement :
« Elle est partie samedi. Je l’ai rejointe dimanche. J’ai signé pour l’opération. Elle n’est jamais revenue. Elle est décédée d’une crise cardiaque à l’hôpital. [...] Comment pourrais-je tuer la mère de mes enfants ? »
Il rejette également toute accusation d’adultère, affirmant n’avoir connu sa nouvelle épouse Esther qu’après le décès de Blanche, et n’avoir jamais entretenu de relations avant.
Des contradictions troublantes, selon Maître Kalonji
Pour Maître Jackson Kalonji, la déclaration du pasteur, loin de dissiper les doutes, fait au contraire émerger des contradictions sérieuses.
Dans une tribune percutante, il relève que les propos tenus par Marcello Tunasi au fil des mois sont marqués par de nombreuses variations.
Il évoque également la diffusion récente d’enregistrements audio attribués à la défunte, réalisés quelques jours avant sa mort, qui sèment encore plus le trouble.
Ces éléments, selon lui, suffisent à légitimer une ouverture immédiate d’enquête judiciaire.
Le juriste insiste sur le devoir du Procureur Général près la Cour d’Appel de se saisir spontanément de cette affaire.
À défaut, il en appelle à une injonction ferme du Ministre de la Justice pour initier les investigations.
« La lumière doit être faite dans toute sa rigueur. Car en matière de justice, l’inaction équivaut à une complicité tacite. »
Un climat délétère et des enjeux de vérité
L’affaire dépasse désormais le cadre familial et privé. Elle soulève des interrogations collectives sur la transparence, la justice, la dignité des victimes et le bon fonctionnement de l’État de droit.
Dans un contexte où les prises de position s’enchaînent entre soutien inconditionnel, colère publique et rumeurs persistantes, seule une enquête formelle pourra établir les responsabilités et restaurer la sérénité.
Les propos du pasteur, bien que détaillés, ne suffisent visiblement pas à clore le débat.
Le choc du remariage rapide, les tensions sur l’héritage, la violence verbale sur les réseaux et les griefs portés par la belle-famille participent à un climat de crise qui ne peut être ignoré par les institutions judiciaires.
La justice, pilier de l’apaisement
Maître Kalonji rappelle que dans toute démocratie, la vie humaine impose des exigences de transparence absolue.
L’absence de réponse judiciaire alimente les spéculations et fragilise la cohésion sociale.
Il appelle donc les autorités compétentes à faire preuve de courage et de responsabilité.
De son côté, le pasteur Tunasi conclut son message par un appel à la paix :
« Ce n’est pas le moment de haïr, c’est le temps de bâtir. [...] Ne cédez pas à la haine. Bénissez ceux qui vous persécutent. »
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