Appel pressant pour Assimi Goïta, Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré

Abdourahamane Tiani / Assimi Goïta / Ibrahim Traoré @ Présidence du Niger

Le président de la Sierra Leone, Julius Maada Bio, nouvellement élu à la tête de l’Autorité des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, poursuit une tournée diplomatique intense destinée à renforcer l’unité régionale. Après le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire la semaine dernière, il vient d’achever des visites de haut niveau en Guinée-Bissau, en Gambie, au Cap-Vert et au Sénégal.

Des visites placées sous le signe de la fraternité régionale

Dans chaque capitale, le président Bio a été accueilli chaleureusement par ses homologues : Umaro Sissoco Embaló (Guinée-Bissau), Adama Barrow (Gambie), José Maria Neves (Cap-Vert) et Bassirou Diomaye Faye (Sénégal).

Julius Maada Bio / Président de Sierra-Leone avec Bassirou Diomaye Faye, President du Sénégal @ Présidence Sierra-Leone

Tous ont salué son élection à la présidence de l’Autorité de la CEDEAO et réaffirmé leur volonté de travailler avec lui pour relever les défis de la sous-région.

Julius Maada Bio en compagnie d'Umaro Sissoco Embaló, President de Guinée Bissau © Présidence Sierra-Leone

Les discussions ont également permis de consolider les relations bilatérales déjà solides entre la Sierra Leone et chacun de ces pays.

Un appel à l’action collective

Tout au long de sa tournée, Julius Maada Bio a insisté sur la gravité du contexte ouest-africain.

Entre menaces terroristes persistantes, ralentissement économique et fragilité institutionnelle, la région, selon lui, n’a d’autre choix que l’action collective. «

L’Afrique de l’Ouest ne peut progresser que dans l’unité et la coopération », a-t-il martelé.

Il appelle ainsi à une mobilisation sans faille pour renforcer la sécurité, dynamiser l’intégration économique et consolider la gouvernance démocratique.

L’AES dans le viseur

Au-delà de ses échanges bilatéraux, le président de la CEDEAO a envoyé un message clair aux régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Sans les citer directement, il a rappelé que la coopération régionale ne saurait exclure aucun État membre, y compris ceux en transition politique.

Il a plaidé pour un rapprochement entre la CEDEAO et l’AES, afin d’éviter la fragmentation et de bâtir une réponse commune aux défis sécuritaires et économiques.

Un signal fort à Goïta, Tiani et Traoré

Derrière cet appel à « renforcer la coopération avec tous », beaucoup voient une interpellation directe à Assimi Goïta, Abdourahamane Tiani et Ibrahim Traoré.

Ces derniers ont fait de la rupture avec la CEDEAO et du rapprochement avec de nouveaux partenaires, notamment la Russie, un pilier de leur politique.

Mais pour Bio, la survie de l’intégration régionale exige le retour au dialogue et la fin des postures de confrontation.

Vers un leadership cohésif

En se posant comme artisan du consensus et porte-voix de l’unité, Julius Maada Bio entend incarner une nouvelle phase du leadership régional.

Il a d’ailleurs affirmé vouloir s’inspirer de ses prédécesseurs à la tête de la CEDEAO pour faire avancer des dossiers majeurs.

Au menu, lutte contre le terrorisme, relance du commerce intra-régional, consolidation de la paix.

La séquence diplomatique en cours envoie ainsi un double message. Un signal de cohésion entre les États qui demeurent alignés sur la CEDEAO, et un appel pressant lancé à l’AES pour qu’elle ne s’isole pas davantage.

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