BOA-Bénin: une démonstration de force pour défendre les acquis sociaux
- Towanou Johannes
- May 2
- 4 min read

Une fête du travail aux couleurs de la vigilance syndicale. Ce 1er mai 2025 restera gravé dans les mémoires des travailleurs de la Bank of Africa-Bénin.
Près de 400 agents, issus de toutes les régions du pays, ont convergé vers la salle Majestic de Fidjrossè à Cotonou pour répondre massivement à l’appel du Syndicat des Travailleurs de la BOA-BÉNIN (SYNTRA-BOA).
À la manœuvre de cette mobilisation historique, le Secrétaire Général du syndicat, Eraste Féridjimi Agossou, a lancé un message limpide : « Les acquis sont les acquis. »

Dans une ambiance solennelle, mais teintée de détermination, le leader syndical a planté le décor :
« L’ambition du Syntra BOA-Bénin est de participer au progrès de l’institution, mais aussi et surtout à celui des travailleurs. »
Une déclaration qui témoigne d’une double exigence : contribuer à la croissance de l’entreprise tout en défendant les droits et intérêts des salariés.
Les transformations stratégiques au cœur des inquiétudes
Le secteur bancaire, en pleine mutation sous l’effet de la digitalisation et de la concurrence, n’épargne pas les agents.
Ce constat, le syndicat le partage sans détour.
« Le secteur bancaire connaît de profondes mutations en raison de l’avancée technologique et de l’environnement concurrentiel. Cela provoque un sentiment d’insécurité au sein des travailleurs, qui craignent la résurgence des pratiques managériales défavorables aux droits des travailleurs. »
C’est pour cette raison que le thème retenu pour cette célébration est on ne peut plus éloquent :
« Les transformations stratégiques dans l’entreprise : quel avenir pour le capital humain et la sécurisation des acquis sociaux à la BOA ? »

Dans cette optique, le Secrétaire Général a précisé :
« Les échanges permettront d’appréhender les avantages de la sécurisation des acquis sociaux. Il est donc important de se réunir pour repenser l’action syndicale. »
Des attentes claires transmises à la direction
Le SYNTRA-BOA n’a pas manqué de présenter un cahier de doléances à la Direction Générale.
Les revendications portent sur plusieurs points essentiels liés à la revalorisation salariale, à la protection des droits existants, et à l’amélioration des conditions de travail.
Le ton est ferme : il ne saurait être question de reculer sur des acquis obtenus au prix de longues années de lutte.
Une direction qui joue la carte de l’apaisement
Face à cette mobilisation exceptionnelle, Abdel Mumin Zampalegre, Directeur Général de la BOA-BÉNIN, a pris la parole pour rassurer les agents.

Il a d’abord rappelé quelques avancées sociales :
« Il y a eu une amélioration de la couverture santé, le paiement des 13 mois de salaire, et l’indemnité de fin de carrière. »
Puis, il a reconnu les défis encore à relever :
« La Direction Générale sous ma conduite souhaite travailler et voir se concrétiser le rêve majeur de la révision globale des salaires. »
Abdel Mumin Zampalegre a également insisté sur la nécessité de relever, ensemble, les défis actuels :
« Nous devons ensemble relever les défis de la formation du personnel, de la productivité et de la qualité du service. »
Il a aussi annoncé des mesures concrètes :
« Nous allons travailler avec le conseil fiscal et les représentants syndicaux pour revoir les charges fiscales supportées par les travailleurs. Je m’engage à me battre pour la sauvegarde de vos acquis durant mon mandat. »
Un soutien national pour un combat local
La présence remarquée d’Anselme Amoussou, Secrétaire Général de la Confédération des Syndicats Autonomes du Bénin (CSA-Bénin), a renforcé la portée du rassemblement.

Il a salué le professionnalisme de l’action syndicale locale :
« Être uni dans l’action est nécessaire pour un syndicat fort. Il n’y a rien d’insurmontable pour les travailleurs unis et sûrs de leurs forces. »
À propos de la thématique abordée, il a souligné :
« La thématique que vous avez choisie est, de mon point de vue, le signe que même s’il n’y a pas un malaise, il y a de l’inquiétude dans le rang des travailleurs parce que vous êtes en pleine réforme. »Puis, avec une clarté redoutable, il a ajouté :« Les réformes doivent tenir compte du capital humain. L’employeur n’est pas un philanthrope. On a besoin de l’employeur, mais on a également besoin des travailleurs que vous êtes. »
Enfin, il a rendu hommage à la démarche du SYNTRA-BOA :
« Vous incarnez un syndicalisme intelligent qui ne perd pas de vue l’objectif ultime. »
Une banque dynamique, mais des employés en alerte
Malgré leur engagement à faire rayonner la banque, les travailleurs de la BOA-BÉNIN ne comptent pas baisser la garde.










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