Bénin/coup d'État déjoué: l'ancien président Boni Yayi brise le silence
- Towanou Johannes
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Après la tentative de coup d’État qui a frappé le Bénin dans la nuit du 7 décembre 2025, l’opinion publique attendait les réactions des personnalités politiques du pays. Parmi elles, Boni Yayi, ancien président de la République, s’est enfin exprimé, rompant le silence. Après Nicéphore Dieudonné Soglo, son intervention, solennelle et empreinte de gravité, s’impose comme un tournant symbolique, dans un contexte encore marqué par le deuil et l’incertitude.
« Tristesse et désolation » : un ton empreint d’humanité
Depuis sa « retraite sanitaire », comme il le rappelle, Boni Yayi a suivi les événements à distance.
Mais ce n’est pas tant la distance que l’émotion qui l’a poussé à sortir de son mutisme.
« Depuis ma retraite sanitaire évoquée il y a quelques mois, … j’ai suivi avec tristesse et désolation les événements marquants qui se sont abattus sur notre cher pays », déclare-t-il.
Il affirme avoir immédiatement adressé un message personnel de solidarité au président en exercice, montrant que, malgré les clivages politiques, c’est d’abord la Nation qui prime.
Un appel fort au calme, à la paix et à la responsabilité
Conscient de l’onde de choc provoquée par la mutinerie (victimes, tirs, instabilité) l’ancien président lance un message d’apaisement :
« J’appelle notre peuple au calme et à la sérénité. La paix, plus qu’un mot, doit nous habiter en tout temps et en tout rythme. »
Face à la violence qu’il qualifie d’« ignoble », il exprime sa compassion aux familles endeuillées et aux blessés, quelle que soit leur appartenance.
Plaidoyer pour les valeurs républicaines et la démocratie
Au-delà de l’émotion, Boni Yayi réaffirme ses convictions profondes. Pour lui, la gestion du pouvoir ne peut être que démocratique, transparente, respectueuse de la volonté populaire.
Il invite les Béninois à préserver ces principes, surtout en période de crise.
Son message dépasse les clivages partisans ; il s’adresse à l’ensemble du peuple, comme une main tendue vers la réconciliation et l’unité nationale.
Réactions en chaîne dans le paysage politique
La prise de parole de Boni Yayi s’ajoute à une série de condamnations unanimes. Des figures de l’opposition, des anciens dignitaires, des acteurs institutionnels ont tour à tour appelé le pays à tourner la page.
Du côté du pouvoir, le président Patrice Talon a réaffirmé la nécessité d’une justice ferme tout en remerciant les forces de défense pour leur loyauté.
Ce double message, apaisement et justice, traduit la volonté collective d’absorber le choc sans sombrer dans la revanche ou l’instabilité.
Un pays entre mémoire et reconstruction
À l’heure où les enquêteurs s’activent, que les familles pleurent et que les blessés se remettent, le Bénin se trouve à un carrefour.
L’intervention de Boni Yayi rappelle que la Nation ne se mesure pas aux crises, mais à la manière dont elle les surmonte, par la mémoire, la responsabilité et la résilience.
Quand l’histoire se souvient : le rôle des anciens dans la réconciliation nationale
L’apport de figures historiques comme Boni Yayi ou Nicéphore Dieudonné Soglo demeure crucial.
Par leurs expériences et poids politique, ils incarnent un pont entre passé et présent.
Leur prise de parole contribue à calmer les tensions, à rassurer les citoyens et à encourager un climat de respect réciproque.
Elle rappelle aussi que la stabilité du pays dépend autant des institutions que de la conscience citoyenne et du sens des responsabilités partagé.









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