Bénin: la Cedeao déploie des troupes; un général et un colonel libérés
- Towanou Johannes
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Au lendemain de la tentative de déstabilisation survenue à Cotonou, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé le déploiement immédiat d’une force régionale au Bénin.
La mesure, rendue publique dans un communiqué officiel daté du 7 décembre 2025, illustre la mobilisation institutionnelle autour de la situation.
Parallèlement, les premiers éléments recueillis indiquent que la tentative de déstabilisation du dimanche 7 décembre a été briève, limitée et rapidement contenue.
Un groupe restreint de soldats béninois en serait à l’origine, sans soutien notable au sein des forces armées.
Quelques tirs ont été rapportés, mais sans évolution vers un affrontement prolongé.
La ville de Cotonou est restée calme hormis quelques coups de feu entendus, et les activités ont repris normalement dès la fin de l’incident.
Une décision fondée sur les textes de la CEDEAO
La CEDEAO rappelle que son action s’appuie sur les références juridiques déjà adoptées par les États membres.
Le communiqué n°2 indique que l’organisation intervient :
« conformément aux dispositions des instruments pertinents de la CEDEAO, en particulier l'article 25(e) du Protocole de 1999 relatif au mécanisme de prévention, de gestion, de règlement, de maintien de la paix et de sécurité ».
Ce texte constitue la base légale autorisant une mobilisation lorsque la stabilité d’un État membre est considérée comme menacée.
Une armée restée sous contrôle institutionnel
Les réactions observées au sein des forces armées ont montré une cohésion institutionnelle.
Aucun mouvement de soutien interne notable n’a été relevé en faveur des mutins.
Dans son adresse à la Nation, le président Patrice Talon a salué l’attitude de l’armée, tout en affirmant que les éléments impliqués avaient tenté de « fragiliser nos institutions ».
Il a indiqué que des actions étaient en cours pour assurer la protection des personnes retenues et restaurer pleinement l’ordre républicain.
Un consensus régional autour du Bénin
La mobilisation de la CEDEAO découle d’une concertation entre les membres du Conseil de médiation et de sécurité.
Le communiqué précise :
« Le président de la Conférence des chefs d'État et de gouvernement de la CEDEAO a ordonné le déploiement immédiat d'éléments de la Force en attente de la CEDEAO en République du Bénin. »
Cette directive fait partie des mécanismes prévus pour accompagner un État confronté à une crise sécuritaire interne.
Libération d’Abou Issa et de Faizou Gomina : une évolution importante
Dans la continuité des opérations engagées sur le terrain, il a été confirmé que le général Abou Issa et le colonel Faizou Gomina, initialement retenus par les mutins, ont retrouvé la liberté.
Cette évolution est intervenue quelques heures après l’allocution du président Talon, qui avait évoqué des « actions ciblées et soutenues pour sauver les otages détenus par les mutins en fuite ».
Il avait également insisté sur la priorité donnée à la protection des personnes enlevées et au rétablissement complet de l’ordre.
La libération des deux officiers constitue une étape significative dans la résolution de l’incident.
Une force multinationale prête à appuyer les institutions béninoises
La CEDEAO a confirmé que la force déployée au Bénin est constituée de contingents issus de quatre pays, le Nigeria, la Sierra Leone, la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Ces unités proviennent de la Force en attente de la CEDEAO, déjà utilisée dans d’autres opérations régionales.
Leur mission est explicitée dans le communiqué :
« La Force soutiendra le gouvernement et l'Armée républicaine du Bénin afin de préserver l'ordre constitutionnel et l'intégrité territoriale de la République du Bénin. »
Une démarche exceptionnelle dans un contexte régional sensible
L’usage du déploiement immédiat de la Force en attente demeure rare et traduit l’importance accordée à la situation.
Selon l’organisation, cette mobilisation vise notamment à prévenir une éventuelle escalade, sauvegarder les institutions d’un État membre, maintenir la cohésion sécuritaire régionale.
Ce geste s’inscrit dans la politique renforcée de la CEDEAO concernant les changements anticonstitutionnels survenus dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest ces dernières années.
Un nouvel épisode de résilience institutionnelle
Le Bénin fait face à cet épisode dans un environnement ouest-africain marqué par de fréquents soubresauts politico-militaires.
La tentative, rapidement contenue, souligne la nécessité de vigilance tout en illustrant le fonctionnement continu des institutions nationales.
La réaction des forces de défense, la communication officielle, la mobilisation des structures étatiques et la libération des officiers retenus indiquent qu’un processus de gestion contrôlée a été mis en œuvre.
Une crise désormais suivie au niveau régional
Avec le retour au calme, les appels du gouvernement à poursuivre normalement les activités soulignent une volonté de continuité.
La présence annoncée d’unités régionales place toutefois la situation sous une observation renforcée, montrant que la CEDEAO suit attentivement l’évolution du dossier afin d’éviter toute éventuelle résurgence.





