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Coup d'État ou purge déguisée; révélations sur la stratégie Goïta

Assimi Goïta / Président du Mali © Présidence du Mali
Assimi Goïta / Président du Mali © Présidence du Mali


Le gouvernement de la transition a déclaré avoir déjoué une tentative de déstabilisation dès le 1er août 2025, qualifiant les coupables de « groupuscule d’éléments marginaux des forces armées de sécurité » ayant agi « avec l’aide d’États étrangers » pour briser « la dynamique de la refondation du Mali ». L’annonce s’inscrit dans une séquence politique tendue, où la lutte contre les « menaces » sert aussi à verrouiller l’espace public.


Les propos officiels, mot pour mot


« Le gouvernement de la transition informe l'opinion nationale de l'arrestation d'un groupuscule d'éléments marginaux des forces armées de sécurité malienne pour des infractions pénales visant à déstabiliser les institutions de la République. »


Parmi les arrêtés, Vizier Yann, présenté comme agent du renseignement français.


Il aurait mobilisé militaires et civils, notamment les généraux Abass Dembélé et Nema Sagara.

« Parmi les personnes interpellées figure un ressortissant français… agissant pour le compte du service de renseignement français… »


Le gouvernement affirme que l’initiative a été neutralisée grâce au professionnalisme et à la vigilance des services spécialisés et rassure l’opinion : la situation est totalement sous contrôle.

« La situation est totalement sous contrôle… invite les populations au calme tout en restant vigilantes… »


Un schéma récurrent depuis 2021 : quand l’exception devient la règle


Depuis la prise de pouvoir d’Assimi Goïta, Bamako a multiplié les annonces de tentatives de déstabilisation, qui forment aujourd’hui un véritable fil narratif du régime.


En mai 2022, les autorités assurent avoir déjoué un coup d’État mené par des officiers anti-progressistes, avec le soutien d’un État occidental non nommé, sans suites judiciaires rendues publiques.


En juin 2024, la présidence évoque une déstabilisation économique via l’introduction de faux billets par des réseaux extérieurs, neutralisée par les douanes.


En janvier 2025, à l’échelle régionale, le pouvoir dénonce des manœuvres visant l’Alliance des États du Sahel (AES), là encore sans détails ni interpellations rendus publics.


Enfin, en août 2025, la communication franchit un cap avec des noms, grades et nationalité cités, de Vizier Yann aux généraux Abass Dembélé et Nema Sagara, et une vaste vague d’arrestations secoue l’appareil militaire.


Cette succession d’alertes, à la fois sécuritaires, économiques et géopolitiques, installe l’idée qu’une menace permanente pèse sur l’État.


De quoi justifier la prolongation de l’exception et la consolidation du pouvoir exécutif au détriment des contrôles institutionnels.


Un prétexte pour renforcer le verrou du pouvoir ?


Ces déclarations tombent dans un contexte de restrictions politiques croissantes.


Il y a entre autres, la dissolution des partis en mai 2025, la prolongation du mandat présidentiel sans élection, les arrestations d’opposants (comme Moussa Mara pour un tweet, ou Choguel Maïga pour corruption présumée).


Des observateurs notent que ces arrestations ciblant des hauts gradés pourraient être davantage l’expression d’une volonté de neutraliser toute dissidence militaire que la révélation d’un véritable complot.


La répétition d’alertes non documentées ou sans suites visibles renforce l’hypothèse d’une instrumentalisation politique de la menace.


L’exclusion systématique de figures critiques comme Choguel Maïga et Moussa Mara, nourrit l’idée d’un encadrement autoritaire du débat public.


Ici, l’ennemi intérieur change de visage selon les besoins du pouvoir de Bamako.


En toile de fond : l’incurie sécuritaire rend le régime vulnérable


Parallèlement, le Mali affronte une intensification des attaques jihadistes, avec des pertes lourdes dans plusieurs zones sensibles.


Ces revers fragilisent la légitimité sécuritaire de la transition. Dans un tel climat, toute dissidence, y compris dans les rangs, est plus facilement discréditée comme « complot ».


Aussi la communication gouvernementale sur des menaces récurrentes devient-elle un outil pour souder le camp au pouvoir et décourager la critique.


Ce que révèle la répétition des annonces


La chronologie des « tentatives de déstabilisation » compose un récit de siège permanent : l’ennemi serait partout.


Il se trouverait dans les casernes, les frontières monétaires, le voisinage régional, les chancelleries.


Cette stratégie discursive a trois effets politiques majeurs. D’abord, elle normalise l’exception, où l’état d’alerte justifie la suspension ou la dilution des garanties démocratiques.


Ensuite, elle déplace la responsabilité des contre-performances internes vers l’extérieur, fédérant l’opinion contre « l’ingérence » plutôt que sur les critères d’efficacité.


Enfin, elle précarise l’institution militaire, où la loyauté devient un enjeu politique.


Ce qui expose l’appareil de défense à des purges qui peuvent affaiblir ses capacités opérationnelles.


Au total, cet épisode illustre combien la transition malienne, loin de tendre vers un apaisement démocratique, consolide un pouvoir militarisé au moyen d’un récit de menace permanente.


Les arrestations, notamment de figures respectées comme Dembélé et Sagara pourraient marquer un tournant où la sécurité du régime prime sur la sécurité de la nation.


À force d’annoncer des complots, le pouvoir crée les conditions d’une normalisation de l’exception.


Ce qui éloigne un peu plus le pays d’un retour à la prévisibilité institutionnelle et à la responsabilité publique.


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