Côte d'Ivoire: le PDCI-RDA claque la porte et hausse le ton
- Towanou Johannes
- Jun 30
- 3 min read

Lors de la cérémonie solennelle de clôture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale ce lundi 30 juin 2025, les députés du PDCI-RDA ont quitté la salle en signe de protestation. Ce geste inédit témoigne d’une profonde indignation face à ce qu’ils dénoncent comme un mépris du pouvoir en place envers le dialogue politique nécessaire à l’organisation d’élections crédibles et apaisées.
Un boycott pour dénoncer le refus de dialogue
Dans une déclaration officielle, le groupe parlementaire PDCI-RDA explique ce geste fort :

« À l’occasion de la clôture de la première session ordinaire de l’Assemblée nationale ce lundi 30 juin 2025, le Groupe parlementaire PDCI-RDA a boycotté la cérémonie pour marquer son indignation face au mépris et à l’indifférence du Pouvoir d’ouvrir le dialogue politique avec les Partis politiques et la Société civile en vue de l’organisation d’un scrutin crédible, transparent et inclusif. »
Les députés rappellent que cette absence de dialogue est lourde de conséquences dans un pays marqué par de graves violences électorales dans le passé.
Le spectre de la violence électorale toujours présent
Le PDCI-RDA rappelle un épisode douloureux de l’histoire ivoirienne pour alerter sur les risques actuels :
« En Côte d’Ivoire, sous le prétexte de l’exclusion de candidats, certains ivoiriens ont pris des armes contre d’autres ivoiriens, entraînant plus de 3000 morts. »
Ils soulignent également la promesse faite par le Président Alassane Ouattara de ne plus exclure de candidats à la présidentielle, promesse qui, selon eux, n’est pas respectée.
Les principales revendications du PDCI-RDA
Le groupe parlementaire énumère plusieurs points qui résument leurs demandes non satisfaites :
« Le refus catégorique du Pouvoir actuel de répondre favorablement aux appels au dialogue politique et à la réforme institutionnelle formulés par les partis politiques et la société civile. »
Ces appels concernent notamment :
« Une réforme urgente et inclusive de la CEI, impliquant tous les acteurs politiques, la société civile et des garants internationaux »
« La révision de la liste électorale pour l’année 2025 conformément à l’article 6 du Code électoral »
« L’inscription sur la liste électorale des leaders politiques injustement radiés dont le Président du PDCI-RDA, Cheick Tidjane Thiam, Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé et l’ex-Premier Ministre Soro Kigbafori Guillaume »
« L’audit du fichier électoral »
« La mise en place d’un mécanisme indépendant d’observation électorale, garantissant une surveillance impartiale et crédible du processus. »
Un climat d’intimidation et des arrestations politiques
Le PDCI-RDA dénonce aussi une situation sécuritaire alarmante, marquée par :
« Des manœuvres d’intimidation et un climat d’insécurité généralisé matérialisé par des tentatives d’enlèvement ; les arrestations et emprisonnements d’acteurs politiques en raison de leurs opinions : le Président de la J-PDCI Rurale, Innocent Yao, le communicateur Macron 1er et Joël N’Guessan, ancien Ministre des Droits de l’Homme. »
Une Commission Électorale Indépendante dépassant ses prérogatives
Le groupe parlementaire dénonce également le rôle contesté de la Commission Electorale Indépendante (CEI) :
« Notamment, l’exigence illégale avant d’être parrainé de l’inscription de tout candidat à la candidature sur une liste électorale, elle-même provisoire, agissant ainsi en lieu et place du Conseil constitutionnel habilité à connaître de ces questions. »
Une nation au bord de la fracture
À seulement quatre mois de l’élection présidentielle, le PDCI-RDA alerte sur l’absence de perspective d’un dialogue politique inclusif :
« Aucune lueur d’espoir pour un dialogue politique inclusif ne se profile à l’horizon et les risques d’implosion de notre Nation ainsi que de la stabilité de la sous-région vont grandissants. »
Un appel à la communauté nationale et internationale
En conclusion, le groupe parlementaire lance un appel pressant :
« Le Groupe parlementaire PDCI-RDA interpelle ainsi la Communauté nationale et internationale pour marquer sa désapprobation et les invite à accompagner significativement la Côte d’Ivoire à une sortie de crise urgente dans le dialogue. »
Une invitation au Président de la République
Enfin, le PDCI-RDA s’adresse directement au Chef de l’État :
« Le Groupe parlementaire PDCI-RDA invite le Président de la République à prendre les décisions urgentes qui s’imposent pour une paix durable dans notre pays. »
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