Côte d'Ivoire: mobilisation massive contre Alassane Ouattara

Des milliers de manifestants à l'appel de l'opposition

À Yopougon, la plus vaste commune de Côte d’Ivoire et véritable poumon populaire d’Abidjan, une foule impressionnante s’est rassemblée pour exprimer son refus catégorique du quatrième mandat annoncé par Alassane Ouattara. Les manifestants, venus de divers quartiers et horizons, brandissaient pancartes, banderoles et slogans en faveur d’une élection ouverte à tous les candidats, sans exclusion politique ni manipulation des règles du jeu. L’atmosphère, à la fois déterminée et tendue, traduisait un ras-le-bol accumulé depuis plusieurs années face à ce que beaucoup considèrent comme un glissement autoritaire.

Le symbole de Yopougon

Choisir Yopougon pour ce rassemblement n’est pas anodin. Bastion historique de contestation sociale et politique, cette commune concentre une grande diversité sociale et culturelle.

C’est un baromètre politique : quand Yopougon gronde, c’est souvent tout le pays qui s’ébranle.

Les slogans entendus allaient bien au-delà du simple rejet d’une candidature : ils portaient aussi la revendication d’un scrutin transparent, d’une Commission électorale crédible et d’une réconciliation nationale réelle.

Un appel à l’inclusivité démocratique

Les participants ne se limitaient pas à dénoncer le quatrième mandat. Ils exigeaient aussi une élection inclusive, permettant à toutes les figures politiques y compris celles aujourd’hui en exil ou frappées d’interdictions jugées arbitraires, de participer.

Selon eux, une présidentielle sans compétition loyale et sans pluralisme réel ne peut mener qu’à de nouvelles tensions.

Ce message vise à rappeler que la stabilité d’un pays ne repose pas sur la longévité d’un dirigeant au pouvoir, mais sur la force de ses institutions et la légitimité de ses processus électoraux.

Un test pour l’avenir démocratique

Ce qui se joue à Yopougon dépasse le seul calendrier électoral.

C’est un bras de fer entre une vision patrimoniale du pouvoir, où un homme s’impose comme indispensable, et une aspiration populaire à l’alternance, au respect de la parole donnée et à la souveraineté citoyenne.

Le pouvoir en place, confronté à cette mobilisation massive, devra choisir.

Entendre la voix de la rue et ouvrir le jeu démocratique, ou persister dans la logique du passage en force, avec les risques de fracture et d’instabilité que cela comporte.

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