Côte d’Ivoire/nationalité française: révélations de Tidjane Thiam
- Towanou Johannes
- Jun 3
- 2 min read

Alors que la course à la présidentielle d’octobre 2025 bat son plein, Tidjane Thiam, figure centrale de l’opposition ivoirienne, est de nouveau sous le feu des projecteurs. Cette fois, ce ne sont ni ses projets pour le pays ni ses affrontements politiques internes qui font l’actualité, mais une déclaration surprenante sur l’origine de sa nationalité française, aujourd’hui au cœur d’une bataille juridique qui menace sa candidature.
Une affaire d’État vieille de près de 40 ans
L’ex-patron du Crédit Suisse, désormais réélu président du PDCI-RDA, fait face à une décision judiciaire qui estime qu’il aurait perdu sa nationalité ivoirienne dès 1987, au moment où il aurait acquis la nationalité française.
Une interprétation rigoureuse, et selon lui malintentionnée de la loi ivoirienne de 1961, rarement appliquée mais activée contre lui en pleine période électorale.
Résultat : une radiation des listes électorales et une tentative d’exclusion de la course présidentielle.
"Houphouët a appelé Chirac et Foccart, et voilà"
Dans une interview accordée au Figaro, Tidjane Thiam lève le voile sur un pan méconnu de son histoire personnelle et politique.
Il affirme que cette naturalisation n’est pas le fruit d’une démarche volontaire :
« Cela s’est fait très vite. Houphouët a appelé Chirac et Foccart, et voilà », raconte-t-il, ajoutant dans la foulée :« Je n’y suis pour rien. »
Des propos directs, presque déconcertants, qui ramènent à une époque où l’ombre du président Félix Houphouët-Boigny pesait lourd sur les relations entre Abidjan et Paris.
En invoquant les noms de Jacques Chirac et Jacques Foccart, architectes des réseaux françafricains, Thiam donne à cette affaire une dimension géopolitique et historique inattendue.
Une décision de justice jugée "politique"
L’ancien ministre du Plan conteste vigoureusement la décision de la justice ivoirienne.
Il rappelle qu’il a formellement renoncé à sa nationalité française en février 2025 pour se conformer aux exigences constitutionnelles.
Pourtant, cela n’a pas suffi à annuler sa radiation. À ses yeux, c’est une manœuvre d’exclusion :
« Il faut croire que je fais peur. »
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