Côte d'Ivoire/radié: l'opposant Tidjane Thiam lance sa contre-attaque
- Towanou Johannes
- Apr 23
- 3 min read

Le président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, a réagi publiquement ce mardi 22 avril à sa radiation de la liste électorale. Il dénonce une décision politique, qu’il juge injuste, et réaffirme sa détermination à se présenter à l’élection présidentielle de 2025.
Une radiation jugée infondée
Tidjane Thiam a dénoncé avec fermeté sa radiation, qu’il estime dénuée de fondement juridique et motivée par des considérations politiques.
« Je vous le dis clairement : je n’accepterai pas cette radiation. Elle est injuste, injustifiée et incompréhensible. Le PDCI ne l’acceptera pas non plus. Cette tentative d’exclusion est une attaque non seulement contre ma personne, mais aussi contre notre démocratie. Elle vise à priver le peuple ivoirien de son droit de choisir librement son dirigeant. »
Selon lui, cette décision ne repose sur aucune base légitime et constitue une dérive préoccupante.
Une présence constante sur le terrain
Tidjane Thiam a également tenu à rappeler le travail accompli sur le terrain depuis son retour en Côte d’Ivoire, insistant sur la proximité qu’il a établie avec les populations.
« Depuis mon retour, vous m’avez vu sillonner notre pays, sans relâche. J’ai parcouru toutes les régions, rencontré nos concitoyens, nos chefs, nos jeunes, nos femmes, nos anciens. J’ai écouté leurs espoirs, leurs difficultés, leurs attentes. J’ai eu des dizaines, voire des centaines de rencontres avec toutes les couches socioprofessionnelles. »
Il souligne que ces échanges ont été déterminants pour l’élaboration du programme du PDCI.
« Avec l’aide de tous les cerveaux du PDCI, et même au-delà de notre parti, nous avons élaboré un programme ambitieux, réaliste, centré sur les besoins concrets des Ivoiriens. Un programme pour améliorer la santé pour tous, offrir une éducation de qualité à nos enfants, rétablir la justice et garantir l’état de droit. »
Un choix clair des militants
L’ancien ministre du Plan a ensuite rappelé que sa désignation comme candidat du PDCI résulte d’un processus démocratique interne incontestable.
« Les militants du PDCI se sont exprimés massivement. Ils m’ont désigné, à 99,5 %, comme leur candidat à l’élection présidentielle de 2025. C’est un mandat clair. Ils m’ont confié la responsabilité de porter nos valeurs et notre projet pour la Côte d’Ivoire. »
Des sondages qui le placent en tête
Tidjane Thiam a également évoqué les récents sondages qui le donnent gagnant face au président sortant, Alassane Ouattara.
« Des études indépendantes, menées par des instituts sérieux, me donnent vainqueur au second tour face au président Ouattara, avec 57 % contre 41 %. Ces chiffres ne sont pas des projections théoriques. Ils reflètent une aspiration réelle au changement, un désir profond de rupture avec les pratiques actuelles. »
Des attaques ciblées selon lui
Le président du PDCI accuse le régime en place de chercher à l’éliminer du jeu électoral à travers un processus biaisé et une justice instrumentalisée.
« Le pouvoir vient d’éliminer, par un raisonnement juridique inique et incompréhensible, son rival le plus sérieux. Les procédures intentées contre moi sont initiées par des militants du parti au pouvoir, représentés par des avocats du parti au pouvoir, devant des juges nommés par le parti au pouvoir. Cela ne peut être un hasard. »
Selon lui, la manœuvre traduit une peur de la compétition électorale.
« Ce que nous voyons, c’est une tentative claire de verrouiller le processus électoral, de réduire la démocratie à une simple formalité. »
Un avertissement contre une nouvelle crise
Tidjane Thiam dit craindre une répétition de l’histoire politique récente du pays, marquée par des crises post-électorales violentes.
« Je crains qu’une nouvelle crise ne se profile si cette situation perdure. Nous devons éviter les erreurs du passé. La paix et la stabilité ne peuvent être garanties que si la compétition politique reste ouverte, équitable et respectueuse des droits de chacun. »
Une détermination intacte
Malgré les obstacles, le président du PDCI réaffirme sa volonté de participer à l’élection présidentielle.
« Le PDCI est uni derrière moi. Il n’y aura pas de plan B, il n’y aura pas de plan C. Je suis candidat et je resterai candidat. Nous mènerons cette bataille jusqu’au bout, avec courage, avec foi et avec la force de nos convictions. »
Il conclut son discours en évoquant l’héritage de Félix Houphouët-Boigny, fondateur du PDCI, et en appelant à la dignité du peuple ivoirien.
« Permettre aux Ivoiriens de choisir librement leur dirigeant est une question de dignité. Et la dignité est la valeur cardinale que le président Félix Houphouët-Boigny nous a léguée. »









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