Diomaye Faye pose un acte fort et inattendu; Ousmane Sonko...

Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye

Ces dernières semaines, l’alliance entre le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko avait connu un passage délicat.

La réorganisation de la coalition « Diomaye Président », avec notamment le remplacement de sa coordinatrice, avait provoqué des tensions internes et ravivé les interrogations sur la solidité du tandem exécutif.

Dans ce contexte de crispation, le président Faye a posé un acte fort : la formalisation d’une réforme majeure qui renforce considérablement la Primature et confère à Ousmane Sonko une latitude institutionnelle inédite.

Une Primature réorganisée pour un Premier ministre “super fort”

Le décret signé conjointement par le président et le Premier ministre transforme la Primature en véritable centre nerveux de l’action gouvernementale.

Elle ne se limite plus à coordonner, elle devient pilote de la stratégie nationale, garante du suivi des politiques publiques et responsable d’un contrôle interne renforcé.

La réforme introduit trois pôles structurants, audit et contrôle interne, pilotage des réformes, préparation du Conseil des ministres, pour rendre l’exécutif plus efficace, plus cohérent et mieux outillé face aux défis de gouvernance.

À cela s’ajoutent un poste de Directeur de Cabinet adjoint et un Secrétaire d’État porte-parole rattaché directement à la Primature.

Des postes destinés à fluidifier la chaîne décisionnelle et accélérer le traitement des dossiers prioritaires.

Un geste d’apaisement après des tensions internes

Ce réaménagement intervient après une période de friction entre les deux têtes de l’exécutif.

L’épisode lié à la direction de la coalition avait donné lieu à des échanges fermes, jusqu’à susciter des inquiétudes au sein de la majorité et de l’opinion.

La rencontre qui a suivi entre le président Faye et les dirigeants du PASTEF a permis d’apaiser les esprits et de clarifier les positions.

Le chef de l’État y a réaffirmé sa confiance envers Sonko et souligné la nécessité de préserver l’unité du projet politique porté depuis leur élection.

Le renforcement officiel de la Primature apparaît dès lors comme un geste concret de réconciliation et de stabilisation au sommet de l’État.

Un nouveau modèle de gouvernance en marche

En dotant la Primature d’attributions renforcées plutôt qu’en centralisant davantage le pouvoir à la Présidence, Bassirou Diomaye Faye opère une rupture notable avec l’hyperprésidentialisme traditionnel.

Le Premier ministre dispose désormais d’un appareil institutionnel solide, capable d’assurer la mise en œuvre des réformes, le suivi stratégique et la gestion quotidienne de l’action gouvernementale.

Ce choix traduit une volonté politique claire. Celle de privilégier des institutions fortes, une administration efficace et un exécutif équilibré.

Cette réorganisation marque ainsi l’une des évolutions institutionnelles les plus significatives depuis le début du mandat, consolidant l’équilibre des pouvoirs et réaffirmant la solidité du tandem Faye–Sonko malgré les turbulences récentes.