Du soutien pour les putschistes en Afrique; ce que révèlent les chiffres
- Towanou Johannes
- Sep 16
- 3 min read

Deux ans après sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, continue de marquer les esprits au-delà de ses frontières.
Une enquête menée par Sagaci Research du 16 au 31 juillet 2025 dans six pays voisins – Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin et Cameroun – révèle que 77 % des personnes interrogées jugent l’AES comme une bonne ou une très bonne initiative.
Ce sondage, réalisé auprès de 3 286 individus connaissant l’existence de l’AES, confirme que l’organisation militaire et politique, née du pacte de défense signé à Bamako en septembre 2023, s’est imposée comme un sujet incontournable de la scène ouest-africaine.
Un plébiscite régional
Les résultats varient d’un pays à l’autre mais traduisent un enthousiasme largement partagé.
Les scores les plus élevés se trouvent au Togo (84 %), au Cameroun (82 %), en Guinée (80 %) et au Bénin (78 %).
Dans ces pays, l’AES est perçue comme une alternative crédible aux institutions traditionnelles de la région.
Ce, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont l’image s’est ternie au fil des crises.
Même dans des États où le discours souverainiste exerce une attraction moindre, comme le Sénégal (69 %), ou où la présidence en place s’oppose ouvertement aux juntes sahéliennes, comme en Côte d’Ivoire (66 %), une majorité de citoyens affiche son soutien à l’initiative.
Entre perception et réalité des résultats
Au-delà du principe, l’enquête interroge aussi le niveau de satisfaction quant aux résultats concrets de l’Alliance.
65 % des sondés se déclarent « assez » ou « très satisfaits » des actions menées depuis deux ans.
Le Togo se démarque encore avec un taux de satisfaction de 76 %, tandis que le Sénégal (57 %) et la Côte d’Ivoire (58 %) affichent des niveaux plus mitigés.
Les résultats semblent indiquer que, pour une large partie de l’opinion, l’AES incarne avant tout une dynamique symbolique :
Le départ des troupes françaises, américaines et onusiennes ;
La volonté affichée de contrôler les ressources minières ;
La mise en avant d’attributs communs comme le drapeau, l’hymne et le passeport.









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