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Du soutien pour les putschistes en Afrique; ce que révèlent les chiffres

Assimi Goïta / Abdourahamane Tiani / Ibrahim Traoré
Assimi Goïta / Abdourahamane Tiani / Ibrahim Traoré


Deux ans après sa création, l’Alliance des États du Sahel (AES), regroupant le Mali, le Niger et le Burkina Faso, continue de marquer les esprits au-delà de ses frontières.


Une enquête menée par Sagaci Research du 16 au 31 juillet 2025 dans six pays voisins – Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin et Cameroun – révèle que 77 % des personnes interrogées jugent l’AES comme une bonne ou une très bonne initiative.


Ce sondage, réalisé auprès de 3 286 individus connaissant l’existence de l’AES, confirme que l’organisation militaire et politique, née du pacte de défense signé à Bamako en septembre 2023, s’est imposée comme un sujet incontournable de la scène ouest-africaine.


Un plébiscite régional


Les résultats varient d’un pays à l’autre mais traduisent un enthousiasme largement partagé.


Les scores les plus élevés se trouvent au Togo (84 %), au Cameroun (82 %), en Guinée (80 %) et au Bénin (78 %).


Dans ces pays, l’AES est perçue comme une alternative crédible aux institutions traditionnelles de la région.


Ce, notamment la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont l’image s’est ternie au fil des crises.


Même dans des États où le discours souverainiste exerce une attraction moindre, comme le Sénégal (69 %), ou où la présidence en place s’oppose ouvertement aux juntes sahéliennes, comme en Côte d’Ivoire (66 %), une majorité de citoyens affiche son soutien à l’initiative.


Entre perception et réalité des résultats


Au-delà du principe, l’enquête interroge aussi le niveau de satisfaction quant aux résultats concrets de l’Alliance.


65 % des sondés se déclarent « assez » ou « très satisfaits » des actions menées depuis deux ans.


Le Togo se démarque encore avec un taux de satisfaction de 76 %, tandis que le Sénégal (57 %) et la Côte d’Ivoire (58 %) affichent des niveaux plus mitigés.


Les résultats semblent indiquer que, pour une large partie de l’opinion, l’AES incarne avant tout une dynamique symbolique :


  • Le départ des troupes françaises, américaines et onusiennes ;


  • La volonté affichée de contrôler les ressources minières ;


  • La mise en avant d’attributs communs comme le drapeau, l’hymne et le passeport.


Autant d’éléments qui nourrissent l’idée d’une souveraineté retrouvée et d’une revanche historique sur l’Occident, en particulier la France.


Une rupture assumée avec la Cedeao


Un autre enseignement du sondage concerne la relation entre l’AES et la Cedeao.


56 % des personnes interrogées estiment faible ou très faible la probabilité d’un retour des trois pays sahéliens au sein de l’organisation ouest-africaine. 


Pour autant, une majorité souhaite le maintien de la libre circulation, de la coopération sécuritaire et des échanges culturels entre les deux ensembles.


Ce paradoxe illustre une tendance de fond : les citoyens voisins approuvent la rupture politique initiée par les juntes, mais tiennent à préserver des acquis pratiques comme la mobilité et le commerce.


Une adhésion alimentée par le contexte politique


Le succès populaire de l’AES tient aussi à la capacité des régimes sahéliens à façonner un narratif souverainiste et panafricaniste.


Leur discours anti-impérialiste, relayé massivement sur les réseaux sociaux, a trouvé un écho dans une partie des opinions publiques de la région.


Dans un contexte marqué par un regain de conservatisme religieux et culturel, l’image virile et populiste des dirigeants militaires, combinée à leur rejet de l’Occident jugé « dépravé », séduit une frange importante de la population.


Les limites d’un engouement


Pourtant, la popularité de l’AES s’appuie davantage sur une perception que sur des résultats tangibles.


Les critiques récurrentes – destruction des partis politiques, affaiblissement de la société civile, violations des libertés fondamentales, incapacité à enrayer la progression du terrorisme – restent reléguées au second plan dans le jugement des sondés.


Le sondage montre ainsi que l’adhésion actuelle repose sur des attentes symboliques plus que sur une évaluation pragmatique de l’efficacité sécuritaire et politique.


Mais comme l’histoire l’a déjà montré, cette dissonance pourrait se résorber avec le temps, lorsque la réalité prendra le pas sur les représentations.


Une popularité à surveiller


L’AES apparaît aujourd’hui comme une force d’attraction majeure en Afrique de l’Ouest francophone.


Si son succès est indéniable dans l’opinion publique régionale, il n’efface pas les défis immenses auxquels font face ses membres.


Entre autres , l'insécurité persistante, l'isolement diplomatique partiel et les difficultés économiques.


Le sondage Sagaci Research met en lumière un paradoxe : une organisation critiquée à l’extérieur mais encensée dans son environnement proche. 


Il confirme aussi que, pour une majorité d’Africains de la sous-région, le symbole de souveraineté l’emporte encore sur l’épreuve des faits.


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