Entre Cedeao, Mali, Niger et Faso, le temps de la négociation
- Towanou Johannes
- 1 day ago
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Un tournant s’annonce dans les relations entre la CEDEAO et les trois États sahéliens, Mali, Burkina Faso et Niger, qui ont officiellement claqué la porte de l’organisation. Après des mois de crispation, l’heure est à l’apaisement : le Président de la Commission de la CEDEAO, Dr Omar Alieu Touray, a annoncé l’ouverture de négociations directes dès cette semaine. Ce jeudi 22 mai, la promesse est devenue réalité : Bamako accueille le premier round des pourparlers.
Une volonté de dialogue affirmée
C’est lors de la session ordinaire du Parlement de la CEDEAO à Abuja, le 20 mai, que Dr Touray a rendu publique l’initiative de dialogue.

Deux jours plus tard, l’agenda diplomatique s’est concrétisé : les chefs de la diplomatie du Mali, du Niger et du Burkina Faso se sont réunis à Bamako avec Dr Touray pour un échange sans intermédiaire.
Une avancée significative, après des mois de tension et d’escalade verbale.
« Cette séparation ne doit en aucun cas se faire au détriment des citoyens de la Communauté », a martelé Dr Touray.
La CEDEAO semble vouloir redonner une chance à l’unité ouest-africaine, malgré la rupture officielle actée par les trois pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Un plan de négociation déjà en place
Les discussions ouvertes à Bamako ne démarrent pas de zéro. En avril dernier à Accra, une session extraordinaire du Conseil des ministres de la CEDEAO avait déjà adopté un plan de négociation global.

Ce plan, intégrant tous les États membres, définit les axes d’un dialogue structuré, orienté vers une sortie apaisée de la crise institutionnelle.
L’objectif est clair : éviter l’enlisement, préserver les liens humains, économiques et sécuritaires, et imaginer une coexistence, ou une réintégration, qui ne sacrifie ni les principes de souveraineté, ni ceux de solidarité régionale.
Un cinquantenaire sous le signe de l’introspection
Alors que la CEDEAO célèbre son 50e anniversaire, les festivités prennent une tonalité grave.
Le lancement du jubilé a eu lieu le 22 avril à Accra, et la suite se déroulera à Lagos le 28 mai, date et lieu hautement symboliques, puisque c’est là qu’a été signé le traité fondateur en 1975.
À cette occasion, un Sommet spécial sur l’avenir de l’Afrique de l’Ouest est prévu.
Il débouchera sur un pacte stratégique pour les prochaines décennies.
Mais en toile de fond, une question demeure : comment redonner un sens au projet communautaire à l’heure où ses piliers vacillent ?
Dr Touray invite à une introspection sans filtre :
« Nous devons nous interroger sans complaisance sur nos réussites, nos échecs, tant sur le plan sécuritaire et politique que sur les aspects socioéconomiques et infrastructurels. »
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