top of page
  • Facebook
  • Twitter
  • YouTube
  • TikTok
  • LinkedIn

Guinée: les dates des élections enfin connues; Doumbouya lance...


Après des années d’incertitudes et de reports, la Guinée fixe enfin un calendrier électoral. La présidentielle et les législatives auront lieu en décembre 2025, avec un référendum constitutionnel prévu dès septembre. Une annonce majeure qui relance les espoirs… mais aussi les interrogations.


Un tournant annoncé à Abidjan


C’est lors du Forum Africa CEO à Abidjan, le lundi 12 mai 2025, que le Premier ministre guinéen Amadou Oury Bah a levé le voile :

« Le 21 septembre 2025, le référendum constitutionnel sera organisé. Décembre 2025, à la fois l’élection présidentielle et les élections législatives »
Amadou Oury Bah / Premier Ministre de Guinée
Amadou Oury Bah / Premier Ministre de Guinée

Des propos tenus par le premier ministre guinéen devant un parterre de décideurs africains et internationaux.


Cette annonce officielle intervient plus de trois ans après la prise du pouvoir par Mamadi Doumbouya, qui avait renversé Alpha Condé le 5 septembre 2021.


Le 31 décembre dernier, le chef de la junte avait déjà laissé entendre que 2025 serait « une année cruciale » pour le retour à l’ordre constitutionnel.


Mais jusqu’ici, aucune date n’avait été formellement arrêtée.


Une transition militaire qui s'éternise


Lorsque Mamadi Doumbouya prend le pouvoir, il promet la rupture : lutte contre la corruption, refondation de l'État, restauration de la justice.


Mais très vite, le temps s’étire et les institutions s’effacent : partis suspendus, médias sous contrôle, critiques muselées. Une verticalité assumée, où l’armée gouverne sans contrepoids.


Initialement, le pouvoir transitoire s’était engagé à organiser le référendum et les élections avant fin 2024. Ce calendrier a été repoussé, suscitant inquiétude et frustration.


D’où l’importance de cette nouvelle échéance, qui vient (enfin) baliser le chemin vers un possible retour des civils aux affaires.


Des avancées techniques… mais sous surveillance


Le gouvernement tente d’afficher sa bonne foi. En avril 2025, 3000 kits d’enrôlement biométrique ont été réceptionnés.


Composés de capteurs d’empreintes digitales, de systèmes GPS et de dispositifs de reconnaissance de l’iris, ces équipements visent à garantir l’« unicité du citoyen guinéen », selon les autorités.


Une avancée qui marque une étape importante dans la préparation technique des scrutins à venir.


Mais pour nombre d’observateurs, le problème dépasse les outils. Le vrai défi reste politique : créer un climat de confiance, libérer l’espace public, permettre le débat pluraliste.


En l’état, beaucoup craignent que le processus électoral, aussi bien encadré soit-il, se fasse dans un contexte verrouillé et sous tension.


Un pouvoir qui se refonde… sur lui-même ?


Le paradoxe guinéen demeure. Mamadi Doumbouya avait promis de refonder l’État. Mais quelques années plus tard, c’est surtout son propre pouvoir qui s’est solidement reconstruit.


Sans partis politiques actifs, sans opposition audible, le général gouverne comme un chef de caserne, et donne peu de signes de vouloir réellement se retirer.


Les appels à sa candidature, quasi quotidiens et soutenus publiquement par des membres du CNRD, participent d’ailleurs à entretenir le flou.


De plus en plus de voix, issues de structures proches du pouvoir, de l'opposition, d’associations ou de responsables locaux, plaident ouvertement pour que le général se présente à la présidentielle.


Une dynamique qui fait craindre un revirement majeur : celui d’un homme qui s’était pourtant engagé, en son nom propre et au nom des membres du CNRD, à ne pas se porter candidat.


Si Doumbouya se présente, il renierait ainsi l’un des principes les plus solennels de la transition.


La condamnation récente de Moussa Dadis Camara pour les massacres de 2009 a été saluée comme un pas en avant pour la justice.


Mais contre toute attente, il a été libéré fin mars 2025 pour, officiellement des raisons de santé.


Toutes choses qui renforcent l’image d’un pouvoir qui sélectionne ses gestes forts et contrôle le tempo de la transition.


Des défis monumentaux pour l’après-Doumbouya


Si le scrutin de décembre 2025 a bien lieu, le futur président élu héritera d’un pays miné par de profondes fragilités.


Les maux sont nombreux entre la dépendance massive à l’exploitation minière, les finances publiques précaires, les fractures sociales, et un tissu institutionnel affaibli.


L’enjeu ne sera donc pas seulement de gagner une élection. Il faudra reconstruire la confiance.


Aussi faudra-t-il relancer une démocratie crédible, et faire oublier une transition où l’espoir a souvent laissé place à la résignation.


Retour à l’ordre constitutionnel ou mirage prolongé ?


La Guinée a-t-elle tourné la page Alpha Condé pour en ouvrir une nouvelle… ou pour s’enfermer dans une boucle autoritaire avec un autre visage ?


La promesse de décembre 2025 est-elle un vrai tournant ou un habile moyen de gagner du temps ?


Une chose est sûre : le peuple guinéen mérite plus qu’un calendrier. Il attend des actes, des garanties, et un avenir où sa voix compte réellement.


コメント


Abonnez-vous à notre Newsletter

Qui sommes nous?

Bienvenue sur Actualités Express !
Notre équipe de passionnés s'engage à fournir une information rapide, fiable et des analyses approfondies pour vous tenir informé(e) sur les événements qui façonnent notre monde. Fondé en 2023, Actualités Express a pour vision, mission et valeurs de vous fournir des informations en toute objectivité et impartialité, des analyses approfondies, tout ceci dans la transparence éditoriale et le respect des standards éthiques. Mise à jour régulière, accessibilité et facilité d’utilisation vous attendent sur Actualités Express. Aussi sommes-nous ouverts à une interaction avec la communauté tout en veillant à l’éducation et la sensibilisation. 
Nous sommes reconnaissants de votre confiance et nous vous invitons à explorer notre site pour découvrir la différence Actualités Express.

Politique

Sports

Coaching

Economie

Sciences et technologies

Culture et divertissement

Société

© 2023 AEI. Conception digimag.bj

bottom of page