C'est une décision radicale prise par les autorités militaires à la tête du pays.
L'armée nigérienne a officialisé, samedi 29 mars, son retrait de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale formée en 2015 avec le Nigeria, le Tchad et le Cameroun pour lutter contre les groupes djihadistes dans le bassin du lac Tchad.
Selon Niamey, cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à « renforcer la sécurisation des sites pétroliers du Nord », sous la menace croissante de groupes armés hostiles.
Le Niger, qui jouait un rôle clé au sein de la FMM, a renommé son engagement militaire dans la région sous le nom d’« opération Nalewa Dolé », marquant ainsi une rupture nette avec la force multinationale.
Un climat régional sous tension
Cette décision intervient dans un contexte de relations de plus en plus tendues entre les États membres de la FMM.
Depuis le coup d’État militaire de juillet 2023 à Niamey, les liens avec Abuja se sont détériorés.
Le Niger accuse le Nigeria d’abriter des forces étrangères susceptibles de menacer sa souveraineté, une accusation rejetée par les autorités nigérianes.
En août 2024, une tentative de réchauffement diplomatique avait été initiée lors d’une visite du chef d’état-major nigérian, le général Christopher Musa, à Niamey.
Cependant, les divergences persistantes ont continué d’affaiblir la coopération sécuritaire.
Une force régionale fragilisée
Le retrait du Niger de la FMM soulève des inquiétudes quant à l’efficacité de la lutte contre Boko Haram et l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP) dans la région.
Déjà, fin 2024, le Tchad avait menacé de quitter la force en dénonçant un manque de coordination après la perte de quarante de ses soldats lors d’une attaque.
Les tensions régionales, combinées aux rivalités internes, semblent ainsi compromettre l’avenir de la coalition, laissant planer une incertitude sur la stratégie de lutte contre le terrorisme dans le bassin du lac Tchad.
Comments