Ali Bongo et sa famille ont quitté le Gabon pour trouver refuge...

Quelques jours après la libération de Sylvia Bongo Ondimba et de son fils Noureddin, l’ancien président gabonais Ali Bongo Ondimba et sa famille ont quitté le Gabon pour trouver refuge en Angola. L’annonce a été faite officiellement par la présidence angolaise, images à l’appui.

Une exfiltration discrète, fruit d’une médiation diplomatique

Après plus de 19 mois de résidence surveillée pour Ali Bongo et d’incarcération pour sa femme et son fils, la famille présidentielle déchue a finalement quitté Libreville dans des conditions négociées à haut niveau.

Selon la présidence angolaise, cette évacuation est le résultat direct d’une initiative personnelle de João Lourenço, président de la République d’Angola et président en exercice de l’Union africaine.

Dans un message diffusé sur les réseaux sociaux, Luanda a salué le rôle de médiateur joué par son chef d’État auprès des autorités de transition gabonaises.

« À la suite des initiatives du président de la République d'Angola et président en exercice de l'Union africaine, João Lourenço, auprès du président Brice Oligui Nguema du Gabon, la famille Bongo a été libérée et vient d'arriver à Luanda », peut-on lire dans la communication officielle.

Premières images d’un exilé

Les images publiées par la présidence angolaise montrent Ali Bongo descendant d’un avion officiel, visiblement affaibli mais souriant, appuyé sur sa canne.

Aucun autre détail n’a été fourni quant à leur statut en Angola, ni sur la durée prévue de leur séjour.

Il s’agit néanmoins d’un tournant important dans l’après-Bongo au Gabon.

Jusqu’ici, l’ancien chef de l’État, au pouvoir de 2009 à 2023, était maintenu à Libreville, assigné à résidence depuis le coup d’État militaire du 30 août 2023 qui a mis fin à plus de cinq décennies de règne familial.

Un départ symbolique

Le départ d’Ali Bongo de son pays, qu’il a dirigé pendant près de 14 ans, marque une rupture historique.

Pour de nombreux observateurs, cette évacuation en toute discrétion a valeur de signal : celle de la fin d’un cycle, mais aussi d’une volonté des nouvelles autorités gabonaises de tourner la page sans humiliation publique.

Pour d'autres, cependant, ce départ soulève des questions : aucune procédure judiciaire n’a encore été menée à terme, et les dossiers financiers impliquant les anciens dirigeants restent ouverts.

Le départ de la famille Bongo à l’étranger pourrait compliquer certaines démarches judiciaires entamées au Gabon.

L’Union africaine comme facilitateur de sortie

Ce transfert intervient dans la continuité du rôle de l’Union africaine dans le processus de normalisation au Gabon.

Déjà impliquée dans la levée des sanctions décidée le 30 avril dernier, l’organisation continentale s’est ici positionnée comme médiateur pour apaiser une transition encore fragile.

João Lourenço, à la fois président de l’Angola et président en exercice de l’UA, s’impose ainsi comme l’un des artisans majeurs de cette sortie pacifique pour la famille Bongo.

Mais pour nombre de Gabonais, le fait que l’ancien président ait dû quitter son pays dans de telles circonstances reste un constat amer.

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