Général Abdourahamane Tiani / Président de Transition
C'est un drame qui montre à quel point la mission de sécurisation du pays semble inachevée.
Jeudi 5 décembre 2024, l'horreur a de nouveau frappé la région de Téra, dans l'ouest du Niger.
Un véhicule de transport public reliant Téra à Bankilaré a été intercepté par des hommes armés à moto près du village d’Arboudji. Bilan tragique : 21 passagers ont été froidement exécutés.
Selon des témoins, les assaillants, circulant en groupes sur plusieurs motos, ont pris pour cible ce véhicule de transport public, un moyen de locomotion essentiel pour les habitants des zones rurales.
Après avoir immobilisé le véhicule, ils ont méthodiquement abattu les passagers, composés essentiellement de commerçants et de villageois.
Cet acte, d'une extrême violence, s'inscrit dans une longue série d’exactions visant à semer la terreur et à briser la résilience des communautés locales.
Un choc pour les autorités et les populations
Les autorités nigériennes, profondément choquées par cette tragédie, ont immédiatement condamné l’attaque.
Dans un communiqué, elles ont exprimé leurs condoléances aux familles endeuillées tout en réaffirmant leur engagement à traquer les responsables de cet acte barbare.
Les populations locales, déjà éprouvées par des années d'insécurité, vivent dans la peur constante des incursions de groupes armés.
Ce massacre renforce la nécessité d'une réponse rapide et efficace pour restaurer la confiance dans les institutions sécuritaires.
Une région particulièrement vulnérable
La région de Téra, dans la zone stratégique des trois frontières (Niger, Mali, Burkina Faso), est une cible privilégiée pour les groupes armés.
Ces derniers exploitent les faiblesses sécuritaires pour multiplier les attaques contre les civils.
La fermeture de la frontière entre le Bénin et le Niger après le coup d'État de juillet 2023 a aggravé la situation, forçant les transporteurs à emprunter des itinéraires risqués à travers le Burkina Faso et l’ouest du Niger.
Ce contexte a accru la vulnérabilité des populations civiles et des convois commerciaux.
En mai 2024, une attaque similaire avait déjà coûté la vie à une vingtaine de civils dans le village de Djambala, situé à proximité de Tillabéri.
Ce nouvel épisode meurtrier à Arboudji met en lumière l'urgence d'intensifier les efforts pour sécuriser cette région.
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