Pour une photo en uniforme, elle échappe de peu à 10 ans de prison ferme
- Towanou Johannes
- Oct 29
- 2 min read

Le verdict est finalement tombé en fin de journée, ce mercredi 29 octobre 2025.
Le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe a condamné l’adjudant Béanche Sarah Ebabi Bongoma à 12 mois de servitude pénale principale assortis de sursis.
Il met ainsi fin à plusieurs jours de tension et de spéculations autour d’un procès qui a profondément marqué l’opinion publique congolaise.
Poursuivie pour violation des consignes, après la diffusion d’une photo la montrant en uniforme aux côtés de son futur époux, la militaire échappe donc à la détention immédiate.
Cette décision intervient alors que le ministère public avait requis 10 ans de servitude pénale, estimant que la publication constituait une atteinte à la discipline militaire.
“Acquittez-moi mon major” : le cri du cœur d’une femme soldat
Lors de l’audience de plaidoiries, mardi 28 octobre, au Camp lieutenant-colonel Kokolo, l’adjudant Béanche Ebabi Bongoma avait livré un plaidoyer poignant :
« Acquittez-moi mon major, je ne peux pas déshonorer l’armée que je sers depuis dix ans. Je n’ai pas eu l’intention de violer les consignes de ma hiérarchie. »
Elle avait affirmé que la fameuse photo, prise dans le cadre de ses préparatifs de mariage, avait été publiée à son insu par le photographe du studio Raus.
Une affaire qui a dépassé le cadre disciplinaire
Son avocat, Maître Yves Luteke, avait dénoncé un excès de zèle de la part du parquet militaire :
« On peut comprendre qu’il y ait peut-être eu une faute mineure, disciplinaire, qui mérite un rappel à l’ordre ou un blâme. Mais de là à la traduire en procès et réclamer dix ans de prison, c’est de l’abus. Ce n’est plus de la discipline, c’est de la jalousie. On parle d’une femme qui se préparait simplement pour son mariage, pas d’une criminelle. »
Pour la défense, cette affaire aurait pu être réglée par la voie hiérarchique, sans passer par une procédure aussi lourde.
L’émotion d’une soldate et le soutien du public
Face aux juges, la militaire avait également évoqué l’impact humain de cette épreuve :
« J’ai 400 invités venus des quatre coins du monde pour célébrer notre mariage. Ce moment devait être une fierté pour moi et pour l’armée. Je vous demande de me relâcher, je suis innocente. »

Son témoignage avait ému la salle d’audience, remplie de collègues en uniforme et de proches venus la soutenir.
Une issue plus clémente, un message symbolique
En prononçant une peine avec sursis, le tribunal semble avoir voulu concilier la rigueur militaire et la compassion humaine.

L’adjudant Béanche Ebabi Bongoma reste donc libre, mais garde une condamnation symbolique inscrite à son dossier.
Cette affaire, très médiatisée, relance le débat sur les limites de la discipline militaire et le respect des droits individuels dans les Forces armées de la République démocratique du Congo.
Entre le devoir de loyauté et la vie personnelle, le cas de Béanche Ebabi Bongoma restera sans doute comme un précédent marquant dans la justice militaire congolaise.









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